L’entreprise franco-néerlandaise Air France-KLM a enregistré une marge opérationnelle "record" de 9,6 % au deuxième trimestre 2023 et a doublé sur un an son bénéficie net. Malgré l’inflation, elle a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros, en hausse de 13,7 % par rapport à la même période l’année dernière, dopé par "la hausse de la fréquentation et le niveau élevé des prix des billets", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Un bénéfice net de 604 millions sur trois mois
Entre avril et juin, Air France-KLM a engrangé un bénéfice net de 604 millions d’euros, un résultat proche des 728 millions de profit de toute l’année 2022, qui avait pourtant vu le groupe franco-néerlandais revenir dans le vert, après deux exercices sous le signe de la Covid-19, et des pertes cumulées de plus de 11 milliards d’euros. Ce record a été obtenu, malgré une capacité en sièges inférieure de 8 % à celle de 2019. Sur cette période, les trois compagnies du groupe, Air France, KLM et Transavia ont transporté 24,7 millions de passagers, un chiffre inférieur de 8 % à l’avant-Covid.
Sous l’effet des cours élevés du pétrole et des capacités contraintes, les prix des billets ont bondi ces derniers mois. Selon la Direction générale de l’aviation civile, en avril, la hausse des tarifs aériens en France était environ d’un tiers de ceux à 2019. Malgré cette hausse et l’inflation, qui touchent pourtant le revenu disponible des voyageurs, Air France-KLM a indiqué avoir "enregistré des niveaux de réservations similaires, voire supérieurs" à ceux de la même époque en 2022, pour le trimestre en cours, la période estivale, ainsi que la fin d’année.
Retour à la normale en 2024
Le groupe a aussi fait savoir que sur tout 2023, il prévoit de déployer en moyenne 95 % de sa capacité de 2019, bien aidé par la compagnie low-cost Transavia, qui devrait évoluer entre 130 et 135 % grâce à l’accroissement de sa flotte. Pour les deux autres, Air France et KLM, un retour à leur capacité d’avant crise est évoqué pour l’année 2024, qui verra notamment la France accueillir les Jeux olympiques et paralympiques.
"Malgré le contexte inflationniste, nos recettes ont connu une croissance à deux chiffres et notre marge d'exploitation a atteint un niveau recordau deuxième trimestre", a déclaré le directeur général d'Air France-KLM Benjamin Smith, saluant des "résultats solides".
Pendant la crise sanitaire, la société avait dû son salut à l’intervention des États français et néerlandais, tout en s’astreignant à une cure d’amaigrissement, avec des suppressions de milliers de postes et abandon des avions les moins rentables à la clef.
Une dette inférieure à 2019
Air France-KLM a d’ailleurs profité de son retour aux bénéfices pour poursuivre son désendettement. Ainsi, la dette nette a fondu de 1,4 milliard d’euros depuis fin décembre 2022, pour atteindre 4,9 milliards. Le groupe est désormais moins endetté qu’en juin 2019, où son niveau était de 5,7 milliards.
Ainsi, le ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda), scruté par les investisseurs, puisqu’il traduit la capacité d'une entreprise à rembourser ses créditeurs, est tombé à 1,2, soit mieux que l'objectif du groupe fixé entre 1,5 et 2.
Des négociations avec Appolo Global Management
Pour continuer à renforcer son bilan comptable, la société a d’ailleurs annoncé, le 27 juillet, être entrée en "négociations exclusives" avec Appolo Global Management, afin qu’il injecte 1,5 milliard d’euros dans une nouvelle filiale adossée au programme de fidélité Flying Blue. Ce fonds américain a déjà apporté un milliard d'euros au total dans des filiales d'Air France-KLM depuis un an, sans dilution des actionnaires. Pour rappel, l’État français contrôle 28,6 % des parts de l'entreprise.