AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisAnniversaire amer pour l'Anru, pilier de la rénovation urbaine

Anniversaire amer pour l'Anru, pilier de la rénovation urbaine

Pilier de la politique de la ville, l'Agence nationale de la rénovation urbaine fête ses vingt ans en toute discrétion, quelques semaines après des émeutes historiques dans les quartiers populaires, là-même où elle agit le plus.
Pour son premier programme (2004-2020), elle a engagé 12 milliards d'euros dans quelque 600 quartiers abritant quatre millions d'habitants.
© Shutterstock - Pour son premier programme (2004-2020), elle a engagé 12 milliards d'euros dans quelque 600 quartiers abritant quatre millions d'habitants.

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L'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) est un instrument-phare initié par Jean-Louis Borloo dans le but de transformer les anciens grands ensembles en France. Celui qui a occupé le poste de ministre délégué à la Ville sous la présidence de Jacques Chirac, a joué un rôle clé dans la création de cette agence. Elle a été établie par la Loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine, promulguée le 1er août 2003.

L'objectif principal de l'ANRU est de mettre en œuvre des programmes de rénovation et de revitalisation dans les quartiers urbains défavorisés, souvent caractérisés par des grands ensembles vétustes et en difficulté. Ces projets visent à améliorer les conditions de vie des habitants, à rénover les logements, à créer de nouveaux équipements publics, à favoriser le développement économique et social, et à promouvoir la mixité sociale.

Au fil des années, l'ANRU a joué un rôle essentiel dans la transformation de nombreux quartiers en France, contribuant ainsi à l'amélioration du cadre de vie et à la réduction des inégalités socio-économiques.

12 milliards d'euros pour 600 quartiers

Mais pour marquer le coup, l'agence a plutôt retenu la date du 9 février 2024, vingt ans après le décret qui officialisa sa création, avec un colloque dont les détails restent à définir. Fêter l'anniversaire maintenant aurait semblé à contretemps, un mois après la vague de violences, de destructions et de pillages déclenchée dans de très nombreuses villes de France par la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier.

Dans son magazine de juin 2023, publié juste avant ces émeutes, l'Anru se félicitait précisément de la future rénovation des tours Nuages, situées dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre où habitait l'adolescent.

Pensée pour répondre à la paupérisation de ce qui s'appelait alors les "zones urbaines sensibles", l'Anru s'est illustrée par ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction de tours et barres d'immeubles, dont les images ont ponctué les journaux télévisés des années 2000. Pour son premier programme (2004-2020), elle a engagé 12 milliards d'euros dans quelque 600 quartiers abritant quatre millions d'habitants.

Une “réalité zéro résultat”

L'embrasement récent des quartiers populaires a réactivé les critiques, notamment de l'extrême droite, qui fustigent des politiques trop généreuses. "On déverse des milliards dans la politique de la ville avec en réalité zéro résultat", a ainsi soutenu la députée RN, Marine Le Pen.

En face, des élus impliqués dans la politique de la ville balaient ces critiques, assurant que la situation serait bien pire sans ces programmes. "S'il n'y avait pas eu l'Anru, est-ce qu'on aurait attendu 2023 pour avoir des émeutes comme ça ?", demande ainsi Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes, commune populaire des Yvelines transformée par la rénovation urbaine.

"Il faut se souvenir des années 2000, des quartiers dont certains immeubles étaient dans un état de délabrement important", abonde l'actuelle présidente de l'Anru, Catherine Vautrin, en mettant en avant les emplois créés et les politiques sociales qui ont accompagné les projets.

"Personne ne s'en aperçoit maintenant, mais ça reste un dispositif exceptionnel", assure Catherine Arenou, qui loue "une capacité de regarder l'évolution d'un territoire en y intégrant, non pas exclusivement le logement, mais la qualité de vie, les équipements publics, la qualité de vie au quotidien...".

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