AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisArrêts de travail : l’URPS Médecins IDF se dédouane

Arrêts de travail : l’URPS Médecins IDF se dédouane

L’URPS médecins libéraux Île-de-France a mené une enquête sur les arrêts de travail. Elle y suggère d’enquêter sur les raisons du mal-être des Français.
Face à l’augmentation des arrêts de travail, l’URPS Médecins libéraux d'Île-de-France a réagi dans un communiqué, indiquant notamment : “ne faisons pas porter la responsabilité sur les médecins libéraux !”.
© Shutterstock - Face à l’augmentation des arrêts de travail, l’URPS Médecins libéraux d'Île-de-France a réagi dans un communiqué, indiquant notamment : “ne faisons pas porter la responsabilité sur les médecins libéraux !”.

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L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux Île-de-France, "consciente des enjeux économiques et sociétaux du sujet des arrêts de travail", a récemment réalisé une enquête sur ce sujet, afin de donner un éclairage sur la perception et la pratique des médecins libéraux. Cette étude a rassemblé 973 témoignages de médecins généralistes, psychiatres et rhumatologues franciliens.

Ce sondage a d’ailleurs été mené à la suite de la déclaration en juin dernier du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, visant à diminuer les dépenses de la branche maladie, notamment en matière d’indemnités journalières liées aux arrêts de travail (AT).

Une accélération des arrêts de travail

L’étude a mis en avant que 50 % des répondants ont constaté une augmentation des prescriptionsd’arrêt de travail dans leur pratique, avec une accélération durant les trois dernières années. "Ceux qui constatent une hausse l’expliquent principalement par les effets de la Covid et la dégradation des conditions de travail ressenties par leurs patients", a précisé l’URPS Médecins libéraux.

Sur les raisons des prescriptions d’arrêt de travail, l’ensemble des médecins interrogés a pointé du doigt des troubles anxio-dépressifs, devant des pathologies infectieuses ou douloureuses. Parmi les verbatims qui reviennent le plus souvent dans les demandes d’AT, sont cités : le stress, l’anxiété, la dépression, le surmenage, l’angoisse ou encore le harcèlement.

Les médecins ont déclaré recevoir très peu de demandes de prescription d’arrêt de travail qui leur paraissent injustifiées, un chiffre inférieur à 10 %, tout comme le nombre de prescription d’AT en téléconsultation. Autre point marquant, 30 % des répondants ont déclaré avoir déjà subi des menaces ou pressions pour les forcer à prescrire un arrêt de travail. L’enquête a également révélé que 18 % des médecins interrogés ont déjà reçu un courrier de l’assurance maladie au sujet du niveau de leurs prescriptions d’arrêt de travail.

Créer une coordination avec la médecine du travail

Concernant les arrêts de travail de moins de quatre jours, 76 % des répondants seraient favorables à la suppression de l’obligation de prescription. Pour les arrêts de longue durée, 90 % des médecins souhaiteraient la mise en place d’une alternative à l’arrêt de travail via un télétravail aménagé. Enfin, l’étude a mis en évidence le désir des médecins de créer une coordination avec la médecine du travail, afin de pouvoir simplifier le retour à l’emploi des patients, notamment lors des arrêts longue durée.

L’URPS médecins libéraux a conclu son enquête en déclarant : "Comme le précisait le rapport remis à Edouard Philippe en 2019, la problématique des arrêts de travail est un sujet systémique. Tel ou tel intervenant ne peut être tenu aux yeux des autres comme seul responsable des défauts du fonctionnement du système. La campagne en cours ciblant les médecins généralistes libéraux ignore ce constat".

Elle a aussi dénoncé : "Dans les prochaines années, la progression du poids des arrêts de travail des séniors sera sans doute une cause majeure de l’évolution de la dépense globale. Les périodes de transition vers la retraite avec des mécanismes de retraite progressive, ou de réduction d’activité seront à développer".

De son côté, la présidente de l’Union d’Île-de-France, Valérie Briole, a lancé une interrogation : "Dans une situation de pénurie globale de médecins traitants, de médecins du travail, de médecins conseil de l’assurance maladie, de demande de soins croissante, une pression supplémentaire sur les médecins libéraux en exercice n’est pas logique. Au lieu de condamner les médecins prescripteurs d’arrêts de travail, pourquoi ne pas enquêter sur les raisons du mal-être grandissant des Français?".

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