Avec 74 513 personnes incarcérées au 1er juillet, la France bat pour la sixième fois en quelques mois son nombre record de détenus. C’est la première fois qu’elle dépasse la barre des 74 000 prisonniers.
Ainsi, au 1er juillet, les prisons françaises comptaient 814 détenus en plus par rapport au 1er juin, une hausse plus importante que lors des précédents records. Sur un an, elles comptent près de 2 500 détenus supplémentaires.
Pourtant, encore récemment, le 6 juillet dernier, la France a fait l’objet d’une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), en raison des conditions de détention subies par des détenus de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), où le taux de surpopulation carcérale atteint 197 %.
Une densité carcérale de 122,8 % en 2023
Avec 60 666 places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires au 1er juillet, la densité carcérale globale s'établit désormais à 122,8 %, contre 118,7 % il y a un an.
Le taux d'occupation est de 146,3 % dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Il atteint ou dépasse même les 200 % dans huit établissements, dont 278,1% à Majicavo (Mayotte), 212,2 % à Perpignan, 212% à Nîmes, 205,8 % à Rochefort (Charente-Maritime) ou encore 204,6 % à Foix.
Au total, 16 643 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. En raison de cette surpopulation, 2 478 détenus doivent dormir par terre, contre 1 872 le 1er juillet 2022.
Parmi les personnes incarcérées, 20 189 sont des prévenus, incarcérés dans l'attente de leur jugement, soit 27,1% du nombre total de détenus, contre 26,9 % en juillet 2022. Au total, 91 127 personnes étaient placées sous écrou au 1er juillet 2023, un nombre là aussi en hausse.