AccueilEntrepriseChiffreBaromètre de la CNCC : un besoin de réassurance et de confiance dans une période de transitions

Baromètre de la CNCC : un besoin de réassurance et de confiance dans une période de transitions

Dans son dernier baromètre, la CNCC constate que les défis auxquels font face les entreprises font naître chez les parties prenantes un besoin fort de réassurance et de confiance.
Yannick Ollivier, président de la CNCC, a témoigné d’une évolution des attentes des parties prenantes.
© DR - Yannick Ollivier, président de la CNCC, a témoigné d’une évolution des attentes des parties prenantes.

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Si l’on en croit le troisième baromètre de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC), les transitions auxquelles font face les entreprises se traduisent, du côté des parties prenantes, par un fort besoin de réassurance et de confiance. Pour rappel, le baromètre de la CNCC a été lancé 2021. L’objectif était d’analyser la réaction des dirigeants de petites entreprises (PE) face au relèvement des seuils introduit par la loi Pacte, en 2019.

Pour cette troisième édition, le périmètre d’analyse a été étendu à l’ensemble des mandats de la profession. Il s’appuie sur toutes les déclarations annuelles d’activités des CAC pour la clôture des comptes 2021. L’analyse repose aussi sur une enquête « de terrain » menée en février dernier auprès des professionnels. Cette dernière connaît un succès grandissant auprès des professionnels, avec 1800 répondants contre 1500 lors de l’édition précédente. Il faut noter d’emblée que la profession affiche 240 000 mandats et 5180 milliards d’euros de chiffre d’affaires audité au total.

© CNCC

Un besoin de réassurance et de confiance face aux transitions

De l’inflation, à la pénurie de matières premières, en passant par les difficultés de recrutement et le resserrement du crédit, les défis s’accumulent pour les dirigeants. « On voit bien que les parties prenantes sont plus alertes, plus attentives vis-à-vis de la situation de l’entreprise et de la façon dont elles évoluent dans ce contexte. Le besoin de confiance, de réassurance, augmente », souligne Yannick Ollivier, président de laCNCC.

Deux autres transitions, et non des moindres, celles relatives au numérique et à l’environnement, influent également fortement sur les entreprises. « On est sur une vraie évolution de l’attente des parties prenantes, en termes de nature de l’information attendue. Oui, elles attendent de pouvoir disposer d’une certification de la part des entreprises sur l’information financière, mais, au-delà, elles attendent que les entreprises les réassurent sur des éléments complémentaires ou ciblés », explique le président de la CNCC. Les banques sont notamment concernées. Elles ont, par exemple, « sanctuarisé » les prêts à impact, demandant à ce que les entreprises affichent une progression s’agissant des indicateurs ESG.

Ces constats se traduisent de manière concrète du côté de la profession. En effet, 45,8 % des CAC interrogés dans l’enquête ont indiqué avoir réalisé d’autres missions que celle de certification, en 2022. Cette dynamique devrait se renforcer dans le contexte de l’adoption de la directive CSRD. Près de 70 % des professionnels ayant répondu à l’enquête précisent s’être déjà formés aux enjeux RSE, ou avoir envisagés de le faire dans les prochains mois. « Je m’en réjouis, nous voulions embarquer la profession sur ce sujet de la durabilité. On le voit, il y a une interconnexion forte entre le reporting de gestion et le reporting durabilité et cela va s’amplifier chaque jour. On commence d’ailleurs à parler de reporting intégré », ajoute Yannick Ollivier.

© CNCC

Alerte sur la fragilisation de la sécurité économique des PE

Comme le souligne la CNCC, les petites entreprises (PE) font particulièrement face aux difficultés d’accès au crédit et elles sont dépendantes de donneurs d’ordres de plus en plus soucieux de leur impact environnemental. Elles sont aussi les premières victimes de cyberattaques. « Une entreprise qui n’a pas pris un minimum de dispositions en matière de cybersécurité peut perdre l’accès à ses data et se retrouver très vite en défaillance », rappelle Yannick Ollivier.

Le recul progressif du commissariat aux comptes est donc un point d’alerte majeur pour la CNCC, qui observe qu’il s’accentue depuis l’adoption de la loi Pacte. « La présence d’un CAC est très importante dans une période de changements rapides, elle représente un “plus“ pour permettre aux dirigeants de faire preuve d’anticipation sur ces enjeux », argumente le président de la CNCC. Plus précisément, s’agissant des entreprises sous les seuils, le taux de renouvellement des mandats arrivés à échéance est en légère érosion (en baisse de 3 points par rapport à l’année précédente), mais se maintient tout de même à 45 % (ce taux était de 64 % en 2018).

Malgré le recul observé, à la clôture 2021, parmi les 129 600 mandats confiés à la profession par des entreprises sous les seuils, plus de 7 000 concernent des nouvelles nominations. En outre, 15 % de ces 7000 mandats concernent des entreprises qui font de nouveau appel à un commissaire aux comptes, alors qu’elles y avaient renoncé à la suite du relèvement des seuils introduit par la loi Pacte. « Les facteurs de renouvellement comme de nomination sont bien identifiés. Ils restent similaires à ceux présentés en 2021 et 2022 : taille des entreprises, qualité de la relation avec le commissaire aux comptes, éléments de complexité de l’activité, demande des actionnaires, etc. À la clôture 2021, les mandats auprès des petites entités représentent toujours une majorité de l’ensemble des mandats des commissaires aux comptes, à hauteur de 54 % », souligne Fabrice Vidal, président de la Commission Marché PE.

Un rajeunissement de la profession

Yannick Olliver se réjouit par ailleurs du rajeunissement des CAC, un signe positif pour une profession réglementée dont la dynamique était « inquiétante » il y a quelques années. « Le nombre de nouveaux inscrits augmente depuis trois ans, avec une part de jeunes significative. Nous avons initié un plan jeune pour les inciter à s’inscrire plus tôt, en facilitant le démarrage de l’activité professionnelle. On constate, pour la première année depuis très longtemps, un âge moyen qui diminue, avec plus de 500 inscrits nouveaux cette année », souligne-t-il.

Ces progrès sont notamment liés au fait que la profession a travaillé sur son attractivité, notamment sur les aspects numériques et environnementaux. « Nous avons fait passer le message que l’audit ce n’était pas que la partie finance. Ces messages commencent à irriguer les écoles et les cabinets. Nous voyons un retour en grâce de la vision du métier qui se concrétise », conclut le président de la CNCC.

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