Le Baromètre des TPE, mené par l’Ifop et Fiducial et réalisé auprès des très petites entreprises, revient après cinq années d’interruption pour répondre aux enjeux soulevés par un contexte économique et social inédit. Il a été réalisé auprès d’un échantillon de 1 001 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, incluant les auto-entrepreneurs, et réalisant plus de 50 000 euros de chiffres d’affaires à l’année, interrogés du 27 février au 15 mars 2023.
« Il a pour objectif d’obtenir une connaissance fine de la perception des dirigeants des TPE sur la conjoncture, l'emploi, l’état de santé de leur entreprise et sur les réformes et annonces gouvernementales », détaille Frédéric Dabi, Directeur général Opinion de l’IFOP.
Défiance envers le Gouvernement et pessimisme
Dans le contexte actuel, 66 % des dirigeants d’entreprise n’ont pas confiance en les mesures et actions économiques annoncées ou mises en place par le Gouvernement. Ils sont tout autant à considérer que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte par le Gouvernement, dont 40 % qui déclarent qu’elles ne le sont pas du tout.
Le niveau de pessimisme vis-à-vis du climat général des affaires en France est très élevé : 76 % des patrons sont pessimistes (+29 points depuis la prise de fonction du président en mai 2017). Cette perte de confiance a notamment impacté le moral des chefs d’entreprise : 52 % sont pessimistes pour leur propre activité.
Pour autant, sur le premier trimestre 2023, 15 % des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient d’embaucher du personnel. L’hôtellerie et les services aux particuliers sont les secteurs qui s’avèrent les plus dynamiques, avec respectivement 22 % et 19 % d’intention d’embauches.
Les TPE concernées par l’inflation et les retraites
Dans ce Baromètre des TPE, les questions d’actualité générales sont évoquées. Parmi elles, le sujet épineux de l’inflation. Pour 48 % des dirigeants de TPE, les mesures mises en place par le Gouvernement pour lutter contre l’inflation auront un impact négatif sur leur entreprise, impact jugé particulièrement néfaste dans les secteurs de la santé et de l’action sociale, du commerce et des services aux particuliers. Interrogés sur l’augmentation des prix, les postes de dépense qui ont le plus augmenté au cours des six derniers mois sont l’énergie pour 72 % des patrons, les matières premières et les assurances.
De son côté, la réforme des retraites est largement contestée par les dirigeants de TPE (62 % des dirigeants de TPE). À peine plus d’un patron de TPE sur 3 (36%) soutenait la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron et 10% y étaient très favorables.
Les chefs d’entreprise considèrent que l’âge moyen idéal de départ à la retraite est de 62,4 ans. Cet âge varie en fonction du secteur d’activité, avec les secteurs à plus forte pénibilité souhaitant logiquement un départ plus tôt.