À Lezay, une commune voisine de Sainte-Soline, environ 700 manifestants à vélo et plusieurs tracteurs sont prévus pour participer au convoi. Le parcours traversera cinq départements (Deux-Sèvres, Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret) dans le but de dénoncer ce qu'ils considèrent comme "l'accaparement de l'eau" et son financement public.
Après les violents affrontements médiatisés survenus en mars, au cours desquels deux militants avaient été plongés dans le coma, les autorités ont mis en place un important dispositif de sécurité, incluant la fermeture des routes et l'utilisation de drones.
Selon une source sécuritaire, l'événement semble davantage être "un rendez-vous familial" qu'une véritable démonstration de force, bien que les organisateurs annoncent quelques surprises.
Déclaré auprès des préfectures concernées, ce "convoi de l'eau" se veut un "joyeux cortège" qui fera des arrêts près de plusieurs projets agricoles contestés localement. Cet événement est coorganisé par le collectif "Bassines non merci" et le syndicat agricole Confédération paysanne.
Arrivée à Paris le 26 août
Les Soulèvements de la Terre, qui avaient coorganisé les précédentes manifestations à Sainte-Soline, ont annoncé leur participation à ce convoi, après que la dissolution du collectif par le Gouvernement a été suspendue en justice.
Le cortège comprendra une mobilisation à Paris le 26 août, à la suite d'une étape à Orléans, siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne qui cofinance les projets de réserves d'irrigation. Les organisateurs voient cette étape comme une opportunité pour geler les financements de ces projets de bassines.
Julien Le Guet, le chef de file de "Bassines non merci", a exhorté les manifestants à utiliser cette occasion pour bloquer les financements des projets de bassines. Il explique que le départ à Lezay permet de se rapprocher du chantier emblématique de Sainte-Soline tout en évitant les affrontements avec les forces de l'ordre, puisque la préfecture de Niort a interdit les manifestations sur l'ensemble de la commune.
La réserve de Sainte-Soline est la deuxième des seize prévues dans le Marais poitevin. Elle a pour but de stocker jusqu'à six millions de mètres cubes d'eau prélevée dans les nappes en hiver pour irriguer les cultures en été, selon le principe de "substitution".
Les promoteurs de cette réserve, soutenus par l'État, affirment qu'elle est essentielle pour assurer la sécurité des récoltes et faciliter la transition vers l'agroécologie. Cependant, leurs opposants accusent l'"agro-industrie" d'accaparer l'eau, en particulier compte tenu des enjeux liés au changement climatique.