AccueilDroitBâtonnat de Paris 2024 : Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau, les porte-voix des avocats parisiens

Bâtonnat de Paris 2024 : Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau, les porte-voix des avocats parisiens

Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau sont candidats aux fonctions de bâtonnier et vice-bâtonnière du Barreau de Paris aux prochaines élections de 2023. Le binôme se retrouve autour de son ambition d’agir pour l’avenir de la profession en portant la voix des avocats.
Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau, candidats aux prochaines élections du bâtonnat à Paris.
© Silvere KOULOURIS - Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau, candidats aux prochaines élections du bâtonnat à Paris.

Droit Publié le , Propos recueillis par Boris Stoykov

Avec pour crédo, « Sécuriser, rassembler, promouvoir », ils veulent rendre l’Ordre encore plus proche des avocats, à l’écoute, en leur donnant la parole, en les défendant et en les soutenant dans leur activité.

Affiches Parisiennes : Olivier Saumon et Mathilde Jouanneau, vous êtes candidats au bâtonnat pourriez-vous vous présenter ?

Olivier Saumon : J'ai prêté serment en 1991. Très rapidement, j'ai été associé dans le cabinet du bâtonnier Bernard Vatier où j’ai exercé pendant un peu plus de 20 ans. Aujourd’hui, j'ai créé avec quatre de mes associés une structure d'exercice qui s'appelle Jasper Avocats. Cette structure compte maintenant 26 avocats et un chien, notre mascotte HI-FI. Spécialisé en droit de la santé, j'interviens en droit pharmaceutique, dans le domaine de la biologie médicale, du contractuel des hôpitaux du secteur privé et nous avons une forte notoriété dans le contentieux en responsabilité produit et en responsabilité médicale. Très rapidement, j’ai doublé ma passion pour notre profession par une volonté d’action pour notre barreau. J'ai eu la chance d'être dixième secrétaire de la conférence. Je n'imaginais pas être avocat sans plaider aux assises donc ça a été une belle manière de le faire. Et puis j'ai été membre du Conseil de l'Ordre, du Conseil national des barreaux sans cesser d'avoir des missions pour l'Ordre. Je me suis beaucoup intéressé aux questions européennes et internationales, j’ai été secrétaire de la commission internationale puis membre de la délégation française auprès du CCBE, menée à l'époque par Thierry Wickers. Je me suis beaucoup investi sur les questions d'arbitrage international en rédigeant des rapports au Conseil de l’Ordre dans cette matière. C’est ainsi que j'ai proposé que l'Ordre soit membre permanent de Paris Place d’Arbitrage où j’ai siégé pendant dix ans. J'ai aussi été secrétaire de la commission de l'exercice en groupe ce qui m’a permis de mener à bon terme de nombreuses conciliations dans des séparations d’associés. Je suis toujours membre du conseil d’administration de l’association Droit & Procédure et je reste investi auprès de l’Union Internationale des Avocats.

Mathilde Jouanneau : J'ai prêté serment en mai 1994. J'ai toujours voulu faire ce métier pour défendre. Enfant, je voulais aussi être comédienne. J'ai donc travaillé à la fois dans ces deux directions. J'ai fait mes études de droit, puis j’ai eu l'école du barreau et tout de suite passé la Conférence du stage. J'ai été élue quatrième secrétaire de la Conférence par la promotion d'Olivier. Nous nous sommes connus durant cette période et nous avons continué à nous croiser malgré nos parcours très différents. Nous avons un socle commun : notre parcours institutionnel, qui est identique. Nous sommes restés en contact et savions toujours ce que devenait l'autre, notre lien ne date pas d'hier. Je me suis rapidement présentée au Conseil de l'Ordre pour travailler plus particulièrement sur le statut de la collaboration. Pendant trois ans, sous le bâtonnat de Francis Teitgen et celui de Paul-Albert Iweins, j'ai notamment travaillé sur les réformes du contrat de collaboration, sur les projets d’égalité et de parentalité. Des sujets qui ne m’ont jamais quitté. Quand j'ai été élue au Conseil national des Barreaux, sur la liste Femmes et Droit, j'ai intégré la commission Collaboration pour continuer à travailler sur ces sujets-là mais aussi la commission Règles et Usages, où nous répondions aux questions déontologiques des différents bâtonniers. Avec l’association Femmes et Droit, nous avons notamment œuvré pour la parité dans les institutions représentatives de la profession, qui est aujourd’hui acquise.

Le droit de la famille est mon activité principale. J'ai monté mon cabinet en 2003, une structure de moyens qui s’appelle Cabinet 5 Malraux. Nous sommes huit avocates et un avocat à partager les mêmes locaux, dont plusieurs pénalistes et généralistes. C’est très librement et simplement que nous nous adressons les uns aux autres pour échanger les affaires que nous ne pouvons pas traiter personnellement. Cette organisation me plaît et je me rends compte, au fur et à mesure des années, de la richesse de cette profession, de toutes les solutions qui sont proposées, tant pour un petit cabinet qu’une grosse structure. C'est cette diversité de la profession qui m'intéresse. J'aimerais, en allant à l'Ordre, que nous puissions continuer ainsi et que ce métier ne déroute pas les consœurs et confrères.

A.- P. : Vous êtes tous les deux anciens secrétaires de la conférence. C’est quelque chose de très important pour vous ?

O. S. : Cette année fût exceptionnelle ! Elle compte encore aujourd’hui dans nos vies professionnelles. J’ai tissé des liens très forts avec les membres de ma promotion. Une sorte de parenté nous unit par la force de l’apprentissage du discours et du lien que crée la parole, une parole que nous portons tout au long de notre vie professionnelle quel que soit notre mode d’exercice.

M. J. : C'est une expérience professionnelle très riche. D'abord, plaider aux assises et défendre les plus démunis est une expérience qui forge une vie ; puis une collectivité de douze avocats, et être tous les jours présents au Palais pour défendre les plus démunis, c'est extrêmement formateur. C'est beaucoup de travail, en plus de la collaboration dans son cabinet. C’est un souvenir encore très fort, et ce n’est sans doute pas un hasard si j’ai monté le cabinet 5 Malraux avec Claire DOUBLIEZ, 3ème secrétaire de ma promotion et que nous travaillons ensemble depuis 20 ans.

O. S. : La Conférence, c’est aussi le travail en équipe pour préparer la défense aux Assises avec les membres de la promotion et des anciens qui sont à vos côtés. Faire un bâtonnat avec Mathilde relève du même esprit. Nous avons le même parcours, à la fois au Conseil de l'Ordre et au Conseil national des barreaux. Un mandat de deux ans, c'est court. Nous allons être élus en juin avec une prise de fonction au 1ᵉʳ janvier 2024, c'est-à-dire que nous aurons six mois pour nous préparer. Travailler pendant ces deux ans avec quelqu'un qui connaît bien les institutions est un respect que nous devons à ceux qui nous ferons confiance. Nous savons que nous n’aurons pas besoin d’une période d’adaptation et que nous saurons être efficaces rapidement l’un et l’autre, l’un avec l’autre.

A.- P. : Comment vous est venue l'idée de vous porter candidats ?

O. S. : C’est la suite d’un long parcours d'engagement, mais aussi la constatation d’une perte de confiance de nos consœurs et confrères dans leur Ordre. Trop souvent, quand nous interrogeons nos consœurs et confrères, nous revient le même refrain : notre institution ordinale est trop inerte, en décalage avec son temps et le barreau qu’elle représente. Cette image n’est pas le reflet de la réalité, néanmoins, elle est terrible. C’est bien une perte de confiance et un manque de connaissance dont il faut s’emparer. J’aimerais convaincre les avocats qu'appartenir à un Ordre nous distingue fondamentalement de tous les prestataires de services juridiques. Notre inscription à l’Ordre nous permet de valoriser auprès du public une formation, une compétence et la garantie d’une déontologie qui comporte trois grands piliers : le secret professionnel, la règle du conflit d’intérêts et l’indépendance. Je pourrais aussi évoquer une assurance et les services d’une Carpa que nous mettons à la disposition de notre clientèle. Avec Mathilde nous savons que les avocates et avocats sont des vecteurs de la démocratie. Ils défendent les libertés publiques et individuelles. Leur rôle social est fort, il faut le valoriser au maximum.

M. J. : Pour ma part, j’ai envie de valoriser la profession d’avocat, son image, de représenter une profession garante des libertés. Et il faut faire en sorte que nos citoyens et les avocats puissent comprendre cela. Je serais fière de prendre la parole au nom des 34 000 avocates et avocats parisiens et expliquer pourquoi il est essentiel de défendre les libertés publiques et notre présence dans cette société civile.

O. S. : Actuellement, le quotidien est difficile pour nos concitoyens et pour beaucoup de nos consœurs et confrères. Je pense que l’Ordre doit être au chevet de ceux qui souffrent, être en soutien de ceux qui bougent, être à l’écoute de ceux qui créent. Nous porterons des valeurs d'engagement, de professionnalisme, de solidarité et de déontologie.

A.- P. : Votre ambition tient en trois mots « Sécuriser, rassembler, promouvoir ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

O. S. : Je vais commencer par Rassembler. Notre barreau est multiforme et nous avons besoin de parler d'une seule voix pour l'ensemble des consœurs et confrères avec qui, peu importe notre structure d’exercice, nous avons pour point commun : exercer ce métier passion au service de nos concitoyens qui manifestent plus que jamais un besoin de justice, qui inclut une certaine forme d’équité.

M. J. : Sécuriser, c'est à la fois sécuriser l'exercice professionnel des consœurs et confrères dans un marché du droit concurrentiel mais aussi sécuriser la relation de l’avocat avec le client. Tout en sécurisant les consœurs et confrères entre eux pour une collaboration harmonieuse, avec la possibilité de développer une vie personnelle et une vie professionnelle, ce qui permet de lutter contre les départs des jeunes avocats. Nous souhaitons donner la possibilité aux consœurs et confrères qui commencent par une collaboration de pouvoir s'installer plus facilement. Être un Ordre qui les aide à se construire dans cette profession. Il s’agit aussi de sécuriser la relation avocats-magistrats, voire de la rétablir, en essayant de multiplier des formations et colloques communs. Ce n'est pas évident, nous n’avons pas la même culture mais notre envie d'essayer de se rapprocher est forte et nécessite un respect mutuel. Enfin, sécuriser les plus fragiles, c'est-à-dire ceux qui vont traverser une période personnelle compliquée, comme la maladie. Il y a plusieurs fonds qui existent pour les aider à rebondir et pouvoir continuer leur activité, nous créerons une Direction des affaires sociales et solidaires pour y veiller.

O. S. : Promouvoir, enfin, c'est valoriser les talents de nos consœurs et confrères. Nous allons les aider dans cette promotion, notamment en les intégrant comme acteurs des manifestations en France et à l’international.

Ensemble ces trois termes font écho à la question de la confiance. Notre programme AGIR a pour vocation d’aller au contact pour permettre à l’Ordre d’avoir une voix qui porte pour que son action se voit, s’entende, se sente et se mesure avec des propositions fortes et innovantes.

©D.R.

A.- P. : Vous avez évoqué le soutien de l'activité des avocats. Comment pouvez-vous les aider à développer leur activité aujourd'hui ?

M. J. : A Paris, nous avons la chance d’exercer des activités juridiques et judiciaires très diverses, dont certaines sont très précises et techniques. Depuis que nous avons prêté serment, nous avons vu toutes ces demandes de droit se développer, le marché du droit s’enrichit et il existe de nombreux potentiels pour y travailler et faire sa place en tant qu’avocat. Il y a plein de choses à faire, notamment dans les nouvelles technologies, dans l'intelligence artificielle. Pour accompagner les consœurs et confrères, l’idée est de les aider à se regrouper pour être plus forts. A Paris, cela peut-être plus compliqué pour ceux qui sont isolés. Dans le cadre de notre campagne, nous allons à la rencontre de tous pour permettre un temps d’un échange constructif. Et évidement, si nous somme élus, nous continuerons, humblement et avec détermination, à œuvrer pour plus de simplicité et d’écoute dans le fonctionnement ordinal.

O. S. : La campagne est un moment particulier, les candidats et notre Ordre organisent des manifestations qui vont vers les consœurs et confrères, mais il faut impérativement pérenniser ce lien. Nous demanderons à des anciens membres du Conseil de l'Ordre d’aller dans les cabinets pour discuter des questions déontologiques, de développement des activités et de RSE. C'est un service que nous apporterons à notre barreau en souhaitant que nos consœurs et confrères s’en emparent.

A.- P. : Qu’allez-vous concrètement mettre en œuvre pour aider ce développement ?

M. J. : Pour mieux faire connaitre l'Ordre, nous proposons qu’après la première rencontre avec l'ancien membre du Conseil de l'Ordre, qui va valider le contrat de collaboration des trois premières années d'exercice, les jeunes consœurs et confrères aient un accès direct avec lui. Il sera un soutien et un conseil dans cette première étape de leur vie professionnelle. Le sens même du contrat de collaboration est censé être temporaire, un statut dans lequel il ne faut pas rester des années ; il faut chercher à s’installer ou à s’associer. Aujourd'hui, il y a plein de nouvelles formes d'installation, qui peuvent être plus ou moins souples et qui ressemblent plus ou moins à des associations. Elles permettent aux consœurs et confrères, à la fois de développer leur clientèle, d’offrir un service, mais d’être aussi moins isolés en se regroupant. On veut aider au développement de ces possibilités dans le cadre de l'installation.

O. S. : Nous instituerons un guide de l'installation, conçu collectivement et mis à jour chaque année. Il permettra d'aider nos consœurs et confrères qui franchiront cette étape importante de leur vie professionnelle. Il présentera les grandes étapes de l’installation : bonnes pratiques, structures d’exercice, liste des charges entrant dans la fixation du taux de l’honoraire etc... Pour compléter ce guide, nous créerons les « Cercles de l’installation », événement trimestriel, sous forme d’ateliers thématiques et qui donnera, sous forme de carte blanche, la parole à un invité. Une conférence TED, en quelque sorte. Un “board de l’installation” composé d’avocats expérimentés, de professionnels du chiffre, de la communication et consultants en gestion de projets répondront aux questions de nos consœurs et confrères. Nous recenserons et engagerons également une réflexion avec les membres du Barreau sur les nouvelles formes d’exercice et de collaboration afin d’adapter nos règles déontologiques notamment par l’assouplissement des règles de domiciliation ou la sécurisation du détachement de l’avocat en entreprise. Nous précisons que cette réflexion se fera à la seule initiative des cabinets. A chaque cabinet de réfléchir et de trouver la meilleure adaptation à son environnement pour répondre avec efficacité à la demande de ses clients et d’être performant sur le marché du droit.

A.- P. : Les avocats qui quittent la profession pour l’entreprise se retrouvent coupés de leurs liens avec le barreau. Parallèlement, les juristes d'entreprise aimeraient obtenir le légal privilege. Quelle est votre position sur le sujet ?

O. S. : La question de l’avocat en entreprise n’est plus aujourd’hui d’actualité. Le Conseil national des barreaux a émis un vote négatif qu'il faut prendre en compte. Je pense que nous avons beaucoup manqué de pédagogie à l'égard de nos consœurs et confrères sur cette question. Nous avons un peu dialogué avec l'ensemble des barreaux sur ce que cela pouvait apporter, sur les risques qu'il pouvait y avoir, mais aussi sur les gains que cela pouvait représenter pour notre profession. Aujourd'hui se pose à nous la question du legal privilege pour les juristes d'entreprise. Nous attendons avec impatience les textes pour en examiner les contours. Néanmoins, il est indispensable d’avancer de manière positive sur cette question. Notre réflexion sera guidée par la nécessité que la place de Paris reste attractive par ses pratiques, sa jurisprudence et sa maîtrise des risques. Ces évolutions sociétales sont nécessaires, il faut les prendre en main en gardant à l’esprit cet atout majeur qu’est notre déontologie.

Il en est de même concernant la question du numérique et l'intelligence artificielle qui sont à nos portes et qui nous interrogent sur le positionnement de l'avocat. Nous devons aussi appréhender le financement du numérique. Comment allons-nous lever des fonds si un cabinet désire intégrer l'intelligence artificielle dans son cabinet et offrir ce service à son client ? Dès aujourd'hui, nous devons nous interroger sur ces évolutions pour préparer l’avenir.

M. J. : L’idée sera de mutualiser ces outils qui vont, à terme, modifier notre façon de travailler, afin d’être plus égalitaires. Il faut qu’ils puissent être partagés entre tous, en tout cas entre les avocats parisiens, en ce qui nous concerne.

O. S. : Notre profession a réalisé une mutualisation exceptionnelle, qui est celle de notre responsabilité civile professionnelle. Nous préconiserons des évolutions identiques afin d’offrir à nos consœurs et confrères un service qui leur permette d'aller de l'avant et de faire face à la concurrence. L'Ordre a son rôle à jouer en la matière, par exemple en matière d’accès aux sources documentaires.

M. J. : Avant même l'intelligence artificielle, la documentation peut être très variable selon la taille des structures. Son prix forcément aussi, pénalisant de faire les petits cabinets. C'est très injuste. Nous réfléchissons à ce que l'Ordre puisse proposer aux avocats ces outils à coût réduit en les mutualisant. Si les petites structures comme les grandes ont un accès à l'information, à la formation, à tout ce qui permet de toucher à l'excellence, la qualité du service rendu au client sera encore plus performante.

A.- P. : Ce qui vous définit, c'est l'action : agir pour les avocats parisiens. Comment allez-vous les convaincre d'aller voter, malgré cette abstention chronique ?

M. J. : Nous ne sommes plus à l'heure des constats. Si nous voulons que les choses s'améliorent, il faut agir, c’est-à-dire proposer des plans d'action. La société avance, la profession doit avancer également. Les questions de la parentalité (non uniquement de la maternité), du développement de la carrière des femmes avocates (très nombreuses collaboratrices et peu associées) sont essentielles et encore mal abordées ; à ce titre, nous proposons dans notre programme la mise en place d’index femmes-hommes dans les cabinets et la publication de ces derniers révélant leur degré de parité.

De même, pour restaurer la confiance, nous souhaitons communiquer sur les avocats auteurs de harcèlement moral ou sexuel, solliciter la publication de la décision de l'Ordre pour sanctionner ce type d'agissements. La peur doit changer de camps pour que les victimes de ce type d'infraction puissent venir se confier à l'Ordre et le considérer comme leur premier défenseur. Et si un délit de ce type est poursuivi devant les juridictions de droit commun, nous nous constituerons partie civile. Il n’y aura aucune impunité sur ce type de comportement qui entache la profession. Disons-le et faisons le savoir !

O. S. Un terme nous est très souvent revenu : notre institution ordinale est un entre soi, en décalage avec son temps. Nous l’avons dit, cette image terrible n’est pas le reflet de la réalité, néanmoins elle dit que nous devons aller de l’avant en proposant des solutions concrètes pour la mettre à mal. Depuis un an que nous sommes en campagne, les questions de harcèlement sont revenues de manière régulière. Nous avons dans les cabinets des consœurs et confrères qui sont en souffrance, il est temps de les écouter et d’encourage la libération de la parole pour en terminer avec ce sentiment d’entre-soi qui entache notre profession et notre Barreau. Comme notre bâtonnière Julie Couturier et notre vice-bâtonnier Vincent Nioré l'ont dit et l'ont fait, il faut avoir une tolérance zéro et nous poursuivrons avec détermination cette action.

De manière plus positive, nous transmettrons le goût de l’intérêt général au jeune Barreau en créant dans les premières semaines de notre mandat un comité consultatif des jeunes. Pourront y participer les avocates et les avocats entre zéro et cinq ans d’exercice. L’objectif est de les entendre sur les problématiques qui les concerneront dès leurs prestations de serment jusqu'à leur retraite et leur avis sera ainsi porté à la connaissance du Conseil de l'Ordre.

A.- P. : Sur la dimension internationale, il y a-t-il des événements importants sur les deux ans qui vous attendent ?

O. S. : Nous avons des rendez-vous importants en 2024 et 2025. Du 29 octobre au 3 novembre 2023, nous accueillerons l'International Bar Association pour son congrès annuel tandis que le Paris Legal Makers aura lieu fin novembre. En 2024, évidemment, il y aura les Jeux Olympiques et l'Ordre devra trouver sa place dans cet évènement sportif mondial. Et puis, nous aurons aussi le congrès de l'Union internationale des avocats du 30 octobre au 3 novembre 2024. Dans toutes ces manifestations, nous mobiliserons nos consœurs, nos confrères et nos cabinets pour que le Barreau de Paris garde sa place au niveau international.

En deux mots, nous nous inscrirons dans une volonté d’agir avec pragmatisme et bienveillance.

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 21 avril 2023

Journal du21 avril 2023

Journal du 14 avril 2023

Journal du14 avril 2023

Journal du 07 avril 2023

Journal du07 avril 2023

Journal du 31 mars 2023

Journal du31 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?