AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisChâteau et toboggans gonflables : des attractions peu encadrées

Château et toboggans gonflables : des attractions peu encadrées

Les toboggans et châteaux multicolores gonflables, surgissent à la saison estivale sur les plages et dans les parcs. Derrière cette activité en plein boom, un flou juridique et sécuritaire existe.
En France, depuis 2019, une norme non contraignante a été établie concernant les procédés de fabrication, de fixation, d'entretien, etc.
© Shuttertstock - En France, depuis 2019, une norme non contraignante a été établie concernant les procédés de fabrication, de fixation, d'entretien, etc.

ActualitéRégion Île-de-France & Grand Paris Publié le , Antonin ALBERT avec l'AFP

Le décès survenu à la fin du mois de juillet d'un père dans un parc aquatique du Var, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, suite à l'emportement d'un château gonflable par une rafale de vent qui a également gravement blessé sa fille, a attiré l'attention sur les questions de sécurité dans le domaine.

Il semblerait qu'il y ait eu un manque de sécurité flagrant et un manque de sérieux des gérants du parc.


- Sources judiciaires auprès de l'AFP,précisant qu'une information judiciaire a été ouverte.

En France, depuis 2019, une norme non contraignante a été établie concernant les procédés de fabrication, de fixation, d'entretien, pour les structures et animations gonflables. Cependant, contrairement aux manèges et attractions des forains, le secteur n'est pas soumis aux obligations de déclaration et de contrôles réguliers.

Le constat d'un manque de clarté en matière de sécurité, exacerbé par les négligences de nouveaux exploitants ou leur manque d'information, est partagé par les acteurs plus établis, souvent les plus importants, qui sont regroupés autour de l'association nationale des exploitants de structures et animations gonflables, l'Anesag.

À Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, "il aurait dû y avoir au bas mot quatre à cinq fois plus de points d'attaches", selon les normes recommandées, a déploré auprès de l'AFP Jérôme Lancelot, vendeur, locataire et réparateur certifié de structure gonflables dans l'Hérault.

Un secteur qui explose

L'accident, s'il a rencontré un retentissement médiatique, relève tout de même de l'exceptionnel par sa gravité. C'est "une activité qui se développe très vite et dont le nombre d'exploitants a explosé" depuis 2010, observe le fondateur de l'Anesag, Frédéric Desbois, au point que de quelques centaines à la fin des années 1990, les exploitants de toutes tailles se compteraient à présent en dizaines de milliers, selon lui.

Sur ce secteur en ébullition depuis un peu plus d'une dizaine d'années et sans structure propre, il n'existe pas de chiffres officiels. Ce boom s'explique "notamment parce que les produits sont moins chers", provenant majoritairement d'Asie, sans toujours répondre aux critères de sécurité français et européens.

"Un gros problème est de faire comprendre aux nouveaux exploitants qu'ils sont dans un métier où il peut y avoir du danger", faute de précautions élémentaires. Mais dans tous les cas, les structures gonflables "relèvent d'une obligation générale de sécurité" à laquelle les exploitants sont tenus, ont rappelé à l'AFP la préfecture du Var et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

“Un manque de professionnalisme"

Une centaine de contrôles, sur les 400 prévus entre juin et décembre 2023 ont déjà été effectués, à l'issue desquels sept sites ont été fermés. Un chiffre qui "montre bien l'enjeu de sécurité important et que les contrôles doivent se poursuivre", a estimé la DGCCRF.

"Aujourd'hui, n'importe qui peut monter un gonflable et s'installer sur la place publique" d'une commune, constate Jérôme Lancelot, le professionnel héraultais, dans le métier depuis 20 ans. Ils ne sont qu'une poignée, selon l'Anesag, à proposer des produits conformes aux normes et à fournir des services de suivi et d'entretien réglementaires.

"Les structures gonflables, ça se monnaye d'occasion", a constaté le président de la Fédération des forains de France, Nicolas Lemay, selon lequel, "des apprentis sorciers veulent avoir des structures gonflables partout" profitant d'une réglementation plus lâche. "Ils montent des petits parcs à droite et à gauche, sans pour autant déjà être du milieu (ni) connaître toutes les règles de base", déplore-t-il, dénonçant "un manque de professionnalisme".

Partager :
Articles similaires
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 21 avril 2023

Journal du21 avril 2023

Journal du 14 avril 2023

Journal du14 avril 2023

Journal du 07 avril 2023

Journal du07 avril 2023

Journal du 31 mars 2023

Journal du31 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?