En 2017, la Fédération française de rugby (FFR) s'est vue attribuer l'organisation de la dixième édition de la Coupe du monde de rugby à XV (CM 2023), l'un des événements sportifs mondiaux les plus prestigieux, à côté des Jeux olympiques et paralympiques d'été (JOP) et de la Coupe du monde de football.
L'Île-de-France est directement concernée par cet événement. Dix matchs se dérouleront au Stade de France, dont le match d'ouverture (France contre Nouvelle-Zélande), deux quarts de finale, les demi-finales, la petite finale et la finale. Ce sera également un test majeur en préparation des Jeux, car l'épreuve olympique de rugby à 7 se tiendra également dans ce stade.
La France a déjà accueilli la Coupe du monde de rugby en 2007, un événement couronné de succès en termes de popularité (taux de remplissage des stades de plus de 95 %), d'impact économique (près de 540 millions d'euros de retombées) et de performance sportive (l'équipe de France en demi-finale). Cette compétition a eu un effet positif sur la pratique du rugby en club, avec une augmentation de 27 % du nombre de licences en Île-de-France. Bien que ces chiffres aient légèrement diminué par la suite, l'impact global de la CM 2007 sur la pratique sportive reste positif.
Toucher de nouveaux territoires et de nouveaux publics
En 2023, l'objectif est de tirer parti de la médiatisation de l'événement pour attirer davantage de licenciés. Pour ce faire, la Ligue Île-de-France de rugby (LIFR) s'efforce d'attirer toujours plus de nouveaux territoires et de nouveaux public (par le biais de la labellisation des clubs et de la formation des encadrants) et à les fidéliser, bien plus qu'en 2007.
Toucher de nouveaux territoires d’abord. En 2023, environ 1 600 licenciés résident dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) en Île-de-France. La pratique du rugby y est moins répandue que dans le reste de la région, avec un taux de pénétration trois fois moindre : 10 licenciés pour 10 000 habitants, comparé à 28 pour 10 000 habitants dans l'ensemble de la région. Depuis 2020, la LIFR a initié un programme pour soutenir les clubs souhaitant s'engager dans ces quartiers afin de faire découvrir le rugby.
Attirer de nouveaux publics ensuite. Bien que la majorité des licenciés soient des hommes, la pratique féminine du rugby progresse. En Île-de-France, l'effort de féminisation de la pratique est accompagné par la LIFR et les organismes de financement publics. En 2012, il y avait environ une centaine de pratiquants en Île-de-France. Une décennie plus tard, cette pratique compte près de 1 700 joueurs, dont un tiers sont des femmes. Des programmes de découverte du rugby en milieu scolaire ont été mis en place pour faciliter l'accès des filles à ce sport.