Le Conseil d’État a estimé, le 10 juillet dernier, que le contrôle des plus de 6 000 établissements de soins animaliers en France ne pouvait être majoritairement aux mains d’investisseurs financiers, mais devait être assuré par des vétérinaires professionnels exerçant dans ces établissements à minima une activité partielle. Est en jeu la radiation de plusieurs cliniques. Or l’un des réseaux de cliniques vétérinaires concernés par cette sanction validée par le Conseil d’État a dernièrement appelé l’Ordre des vétérinaires au dialogue.
En effet, en réaction à cette décision, le britannique IVC Evidensia, au capital d'Oncovet, une des cliniques radiées, espère désormais "mettre en place un dialogue avec le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires", jusque-là "jamais accepté malgré plusieurs mains-tendues", selon un porte-parole du groupe joint par l'AFP.
Des allégations réfutées par Jacques Guérin, président de l'Ordre, qui assure avoir rencontré la société "dès 2018", alors que le groupe cherchait à s'implanter en France, et échangé à plusieurs reprises avec l'entreprise depuis. Concernant la gouvernance des cliniques vétérinaires, "cela fait cinq ans qu'on leur répète la position attendue par l'Ordre, ils ont voulu jouer, ils ont perdu", poursuit auprès de l'AFP Jacques Guérin.
Un investissement financier possible
Le marché vétérinaire pèse 4 milliards d'euros, selon l'institut d'étude Xerfi. Concernant l'investissement financier d'un acteur commercial du bien-être animal dans un cabinet de vétérinaire, le Conseil d'État a estimé qu'il était possible, contrairement à ce que défendait l'Ordre national des vétérinaires, qui s'opposait à la détention de parts dans un cabinet par les groupes agro-industriels Mars et Nestlé. Selon la plus haute juridiction administrative du pays, ces deux activités ne présentent pas de conflit d'intérêt, tant qu'elles sont détenues dans des filiales distinctes.