Emmanuel Macron a annoncé aux chefs des partis politiques, dans une lettre du 7 septembre, que des propositions sur l’élargissement du champ du référendum seraient faites prochainement. Un recours que le chef de l’État n’exclut pas d’utiliser sur le thème de l’immigration.
"Un calendrier pour bâtir des réponses concrètes"
Dans ce texte de six pages, qui résume leurs échanges du 30 août à Saint-Denis, Emmanuel Macron a proposé aux leaders politiques de se revoir à l’automne et s’est engagé à leur faire une proposition "dans les semaines qui viennent" sur une modification du recours au référendum.
Dans cette lettre, le président de la République a reconnu que leur discussion sur ce sujet "n’a pas fait émerger de consensus", et estime : "cela permettra de poursuivre notre échange que je souhaite conclusif lors de notre prochaine rencontre". Il a précisé : "Un calendrier pour bâtir les réponses concrètes attendues par nos compatriotes sera transmis la semaine prochaine".
La réunion organisée fin août avec les chefs de partis et les présidents d’Assemblées avait été définie par Emmanuel Macron comme "une initiative politique d’ampleur". Elle avait pour objectif de dépasser les clivages afin de proposer des textes législatifs ou d'ouvrir la voie à des référendums de manière à éviter les blocages liés à l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Un référendum pour l’immigration ?
Dans son message, qui passe en revue tous les sujets abordés, le président de la République a reconnu que la question de l’immigration fait l’objet de "désaccords connus" mais "ne saurait être éludée". Le projet de loi immigration "sera traité au Parlement dès cet automne" et l'immigration pourrait ensuite éventuellement faire l'objet d'un référendum, en cas d'accord sur une révision constitutionnelle pour en modifier le champ.
L'intégration des étrangers devra aussi être traitée à travers les deux questions du logement et de "la politique de répartition des primo-arrivants sur notre territoire" sur lesquels un chantier sera lancé "très rapidement". De façon plus large, sur les questions institutionnelles et "de la vie démocratique", Emmanuel Macron a proposé aux chefs de partis de "mener un travail en direct" avec eux "durant les mois à venir" afin de "construire la proposition la plus ambitieuse possible".
Une "conférence sociale" sur les bas salaires en octobre
Le président de la République a également confirmé la tenue d'une "conférence sociale" consacrée aux bas salaires en octobre. "Cette conférence sociale entre les partenaires sociaux sera ouverte par la Première ministre et le ministre du Travail", a assuré le chef de l'Etat.
Il a aussi précisé qu'il y sera "question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum" etde "l'évolution des salaires et des revenus". Autre point évoqué, la sortie, d'ici la fin de l'année, d’un texte attendu de longue date "sur la solidarité entre les générations et la dépendance" préparé avec les départements.
Enfin, Emmanuel Macron a affirmé que la feuille de route sur la planification écologique sera présentée dans la semaine du 18 septembre aux forces politiques par Elisabeth Borne et promet d'y revenir "dans les meilleurs délais".