Il ressort de la note de conjoncture des Notaires du France sur le marché immobilier qu’à fin mai 2023, le volume des transactions de logements anciens en France (hors Mayotte) a atteint 1 029 000 transactions, sur un an. Selon leurs projections, à fin juillet 2023, les prix des logements anciens en France métropolitaine entrent dans une phase de baisse : après la décélération progressive de la hausse des prix constatée depuis septembre 2022, les prix diminueraient de 1 % sur un an.
Un marché au ralenti
Le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois en France (hors Mayotte) atteint 1 029 000 transactions à fin mai 2023. Depuis le début de l’année, la baisse du nombre de transaction s’est largement accentuée, soit -12,6 % à fin mai 2023. En cause notamment, le contexte inflationniste et la hausse marquée et rapide des taux d’intérêt.
Les notaires notent, par ailleurs que le printemps, période traditionnellement synonyme de pic d’activité, n’aura cette fois pas opéré d’effet de rattrapage, confortant ainsi un marché tournant de plus en plus au ralenti.
Selon les projections issues des avant-contrats à fin juillet 2023, les prix des logements anciens en France métropolitaine diminueraient de 1 % sur un an. La baisse enregistrée sur le marché des appartements anciens (-1,4 % sur un an) serait plus forte que celle enregistrée sur celui des maisons anciennes (-0,7 %).
En province, les prix résistent en juillet
Selon les Notaires, les prix des logements anciens en provincerésisteraient encore à fin juillet 2023, avec une évolution annuelle de +0,2 %. Dans le détail, les prix des appartements anciens continueraient de progresser légèrement (+1,2 %) quand ceux des maisons anciennes se stabiliseraient quasiment (-0,2 %). À fin juillet, la grande majorité des communes dont les prix des appartements anciens progressaient encore au 1er trimestre 2023 voient les prix baisser ou se stabiliser en cette fin juillet. C’est le cas, par exemple, à Rouen et Nantes, où les prix étaient stables à fin mars 2023, mais devraient connaître des prix en baisse d’environ 4 % à fin juillet. À Lyon, les prix diminueraient de 3 % (contre -1 % au 1er trimestre 2023). Le constat est le même s’agissant des ventes de maisons anciennes dans les plus grandes agglomérations, avec des évolutions négatives plus importantes que pour les appartements anciens.
En Île-de-France, ils baissent
En région francilienne, les Notaires relèvent que la dégradation de l’activité et la baisse de la demande ont engendré de nouveaux ajustements de prix. Ainsi, l’ensemble des marchés franciliens sont concernés par les baisses annuelles de prix au mois de juillet. Ce rythme annuel de baisse devrait d’ailleurs s’accélérer, avec -4,8 % pour les appartements et -3,2 % pour les maisons.
Dans Paris, le prixaum² était de 10 310 euros au 1er trimestre 2023, contre 10 090euros en juillet 2023, soit une baisse, jusqu’alors limitée à 2 %, de 5%surunan. La prolongation de la tendance baissière pourrait d’ailleurs conduire à passer sous les 10 000 euros au m² courant du 3ème trimestre 2023.
Un réajustement des prix à venir
La note de conjoncture confirme l’ajustementannoncédesprix, en raison de la chute des volumes, même s’il n’impactera pas de la même manière tout le territoire, certaines zones profitant encore de leur attractivité, comme le littoral. Avec ce réajustement, la dynamique du marché est encore mouvante, la hausse brutale des taux ayant dissuadébeaucoup d’acquéreurs. Elle a aussi écarté les primo-accédants de potentiels achats, le recours au crédit étant de plus en plus complexe et les arbitrages davantage en défaveur de l’acquisition immobilière au regard du reste à vivre des Français.
Pour les notaires, le marché ne pourra se débloquer que lorsque les vendeurs accepteront de baisser leur prix. Ils relèvent cependant que ces baisses de prix et de volumes auront des conséquences au niveau local sur la perception des droits de mutation à titre onéreux, dans un contexte déjà délicat des Finances publiques.
Enfin, ils estiment pouvoir enregistrer 950 000 transactions à la fin de l’année, soit un rythme similaire à celui enregistré avant 2018.
Lemarché immobilier, dans son ensemble, subit une période de réajustement brutal dans lequel le marché du neuf s’est lui fortement dégradé, faute de position des Pouvoirs publics quant à un nouveau dispositif d’investissement locatif de type Pinel, mais également au regard de coûts de production contraints pour les promoteurs qui, corrélés à une augmentation inéluctable de l’effort d’épargne qu’impose la hausse des taux d’intérêt, essore d’autant le potentiel d’acquéreurs.
- Conclusion de la note de conjoncture des Notaires du France sur le marché immobilier