AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisGivewin, la loterie de luxe éthique

Givewin, la loterie de luxe éthique

Elliot Michon, 26 ans, est le co-fondateur de la start-up Givewin, une plateforme de collecte de fonds et de tirage au sort. Il nous présente sa loterie à impact positif, basée à Saint-Raphaël.
Elliot Michonet et Sophia Ziliani.
© Givewin - Elliot Michonet et Sophia Ziliani.

ActualitéRégion Île-de-France & Grand Paris Publié le , Propos recueillis par Boris Stoykov

Affiches Parisiennes : Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre entreprise Givewin ?

Eliott Michon : J'ai commencé à travailler très jeune dans plusieurs domaines, la finance, l'immobilier, j’ai travaillé dans une start-up à Sophia Antipolis. Aujourd'hui, je travaille sur la Côte d'Azur et j'ai créé Givewin depuis un peu plus d'un an, avec mon associée. C’est la première plateforme qui réalise une collecte de fonds et un tirage au sort pour des missions d’associations caritatives.

Comment vous est venue l'idée de créer Givewin ?

J'ai toujours voulu entreprendre, depuis très jeune. On cherchait une entreprise qui puisse être rentable mais qui puisse aussi avoir un impact positif. On a eu l'idée de ces tirages au sort d’objets premium, luxueux, pour les offrir à une majorité de gens, créer une communauté autour de ça et pouvoir mettre en avant, via ces lots, des associations qui ont besoin de récupérer des fonds. Cela nous a donné l'idée de Givewinqui, depuis, a bien évolué jusqu'à aujourd'hui, avec notre site Internet.

Quel est le principe, exactement ?

Offrir des lots luxueux. On a des montres de marque d’horlogerie suisse, des bijoux de grands créateurs, on a des voyages à Londres d'une valeur de 10 000 euros pour une semaine dans une hôtel cinq étoiles. Il s’agit d’offrir des objets ou des moments expérientiels hors du commun, tout en liant à chaque fois une association à ces lots. Par exemple, pour le voyage, l'association Léo y est affiliée. On a une collecte de fonds de 3 200 euros pour cette association. Une fois qu'on a atteint cette collecte, on clôture la vente, on tire au sort le gagnant, on remet à l'association le montant convenu, et au gagnant le voyage à Londres d'une valeur de 10 000 euros. Il peut en profiter avec la personne de son choix, aux dates de son choix.

Vous alliez donc jeu concours et dons associatifs ?

D’un côté, on veut déculpabiliser le joueur, il joue pour gagner, certes, mais même s’il n’est pas tiré au sort, il a fait un don à une association. Son argent n'est pas bêtement jeté en l'air, il servira toujours à une bonne cause. D’un autre côté, on veut récompenser ceux qui font souvent des dons, en leur permettant de gagner quelque chose. On veut remettre le don au goût du jour, ou la façon de jouer, cela dépend de quel côté on se place. L’objectif est de rendre le jeu plus utile, plus éthique.

© Givewin

Comment ça marche actuellement ? Ça se présente bien ?

On a démarré fin mai. On a réussi en fonds propres avec mon associée à pouvoir sortir le site, à préparer le cadre juridique, parce que c'est extrêmement contrôlé, évidemment. Les tirages sont certifiés par un huissier. Chaque tirage a un règlement. On a préféré être transparent et donc choisir de faire faire les textes par des hommes de loi, de les faire vérifier, de les enregistrer chez des huissiers. Tout ça a un coût. Aujourd'hui, notre besoin premier, c'est de créer une communauté autour de Givewin pour qu'on puisse avancer. On vient de lancer la communication, on est en plein démarrage. Ça se présente bien, on a à peu près un millier d'utilisateurs depuis notre lancement. Maintenant, on est en période de levée de fonds pour la communication, nous faire connaître et clôturer actuellement les six lots que l’on a à la vente.

C'est donc une forme de loterie ?

Dans le concept, c'est un peu la même chose. On utilise le terme “plateforme de collecte de fonds et de tirage au sort”. On met en relation les associations, l'utilisateur et les marques qui nous font confiance et qui nous mettent les lots à disposition sur notre plateforme. Notre plateforme de mise en relation s'occupe de toute la logistique, des tickets, des huissiers, du tirage au sort, des remises des lots, etc. L'utilisateur qui va gagner n'a plus aucun euro à débourser une fois son ticket acheté.

Sur votre site, on peut essayer de gagner une Rolex Daytona. Comment l'avez-vous eue ?

On est passé par un fournisseur. On est basé sur la Côte d'Azur, et c'est une bijouterie qui est sur Cannes, chez qui on a un partenaire. Cette bijouterie nous mettra à disposition la Rolex, neuve, au moment où on aura un gagnant. Une fois désigné, celui-ci pourra choisir entre la Daytona noire ou blanche.

C'est actuellement notre lot le plus cher et on espère monter en gamme et proposer, d'ici peu, des lots encore plus hors du commun, tels que des voitures, des voyages, des montres plus luxueuses. Les montres Rolex, ce n’est qu'un début. On espère pouvoir monter crescendo.

Si j'ai envie de jouer, je peux jouer avec un ticket à 3,80 €, c'est ça ?

Pour la Rolex, oui. Chaque lot a un prix différent. Pour la Rolex, le ticket est à 3,80 € et notre lot le moins cher, la console, est à 1,25 €. Après, plus vous prenez de tickets, plus vous avez de chances de gagner.

L'objectif de la collecte de la Rolex, c'est 4 000 euros. Donc, dès cette somme atteinte, la collecte s’arrête ?

Oui, la vente de Rolex se termine à ce moment-là. Une fois la collecte terminée, on vous informe quand a lieu le tirage. Une fois qu'on a tiré au sort, on envoie le procès-verbal du tirage au sort et la vidéo à tous les participants pour leur montrer que c'est totalement transparent et que c'est un organisme externe qui a procédé au tirage au sort. On prévient évidemment le gagnant et, ensuite, on fait un petit événement avec le gagnant et l'association pour remettre au gagnant la montre et à l'association le chèque de 4 000 euros.

Le prix de la montre est compris dans le prix de la collecte de fonds. C'est à dire que sur les 3,80 €, ce n'est pas la totalité qui va dans la collecte de fonds mais à peu près 50 % du prix du ticket. 30 % vont à l'association et ensuite 20 % restent pour Givewin, pour tous nos frais de communication et essayer de récupérer une petite marge pour survivre.

© Givewin

Mais du coup, vous ne faites pas une collecte à 4 000 euros, vous faites beaucoup plus ?

En vente de tickets, oui, ça représente beaucoup plus. Mais pour l'association, c'est 4 000 euros. On se base là-dessus. On n'est pas trop gourmands, on sait combien nous coûte l'objet, on sait combien on donne à l'association. Le but, c'est d'être totalement transparent. Ça ne changera pas en cours de route. On sait combien il nous faut pour payer tous nos frais et essayer de récupérer un petit bénéfice. Donc, on calcule tous ces coûts qui représentent un nombre de tickets mis en vente. Sur cette montre-là, on est en-dessous des 10 000 tickets.

Combien de temps les lots restent-ils en ligne ?

Une fois qu'on a fait la collecte, la seule inconnue reste de savoir en combien de temps on va clôturer toutes nos ventes. À nous de faire le maximum en communication pour les clôturer le plus rapidement possible et passer à de nouvelles ventes. On espère clôturer ces ventes en deux mois. Et après, une fois que la machine est lancée, plus rapidement sur les prochaines.

N’avez-vous pas peur que les gens pensent à une arnaque ?

On a beaucoup de retours dans ce sens-là, effectivement. C'est pour ça que, via nos réseaux sociaux et notre site, on essaie d'être le plus transparent possible, de montrer un peu les coulisses de Givewin pour rassurer les utilisateurs et leur montrer que tout ceci est bien réel. On a eu notre première remise de lots il y a maintenant une dizaine de jours, pour une console de jeu. On essaie de filmer pour montrer que tout ceci est bien réel et qu'on a beaucoup investi, que ce soit en temps, en argent et que Givewin est là pour perdurer, pour rester un petit moment sur le marché.

En tant qu’utilisateur, comment faire pour participer ?

Vous choisissez le lot qui vous intéresse. Pour cela, vous êtes obligé de vous connecter ou de créer un compte sur Givewin, avec votre nom, prénom, adresse mail, date de naissance pour vérifier que vous êtes majeur. Vous pouvez jouer pour plusieurs lots et prendre autant de tickets que vous le souhaitez. Vous payez par carte bleue ou par PayPal et vous recevez vos tickets par mail, numérotés. Ensuite, on vous tient au courant de la vente de la collecte de fonds jusqu'au tirage au sort, et on vous souhaite bonne chance.

On remet à notre huissier spécialisé dans les tirages au sort de jeux concours, basé sur Paris, la liste des participants et il nous remet ensuite le nom du gagnant.

Avec Givewin, on a donc beaucoup plus de chances de gagner que si on jouait au loto ?

Sur Givewi, il est rare qu'une personne qui ne prenne qu'un seul ticket. Chaque personne en prend toujours deux ou trois, joue pour plusieurs lots. Donc, au final, on a une chance sur 10 000 maximum de gagner le lot.

Comment se fait le tirage au sort quand vous remettez la liste ? Comment l’huissier procède-t-il ?

Chaque huissier a sa méthode pour établir le procès-verbal avec le nom de tous les participants. Nous, on travaille en lien avec un cabinet, donc ça dépendra de l'huissier disponible au moment du tirage au sort. Une fois qu'on a le gagnant, en fonction du lot qu'il a gagné, on le fait venir, à nos frais. Par exemple, pour la Rolex, la boutique étant à Cannes, on fera venir le gagnant dans la bijouterie, il choisira sa montre, il aura une petite explication de comment elle fonctionne, etc. Et on filmera cet événement. Ensuite, le gagnant repart chez lui avec la montre et l'association repart avec son chèque.

Est-ce vous qui choisissez les associations ou ce sont elles qui se rapprochent de vous ?

Quand on a créé le site, on a choisi des associations qu'on connaissait autour de nous, par le bouche à oreille. L'association Léo vient de Saint-Raphaël par exemple. En contactant des associations, on m'a parlé d’autres, comme l’association Léa, basée sur Paris. Ensuite, les associations nous ont contactés. On a essayé de prendre aussi des grosses associations, comme la SPA et Médecins sans frontières, pour rassurer les gens. On a vraiment essayé d'avoir des associations qui parlent à tout le monde, avec une cause qui nous tient tous à cœur. On essaie de varier les associations pour que chacun puisse trouver une association qu'il a envie d'aider. Et on a encore plein d'associations en attente. On n'a pas voulu noyer les utilisateurs sous les lots et sous les associations. Donc, sur nos prochains lots, on mettra encore d'autres associations qui aimeraient travailler avec nous et avec qui on aimerait travailler.

On essaie de leur faciliter la tâche, de leur épargner de devoir lever des fonds, pour qu'elles puissent se concentrer sur leur travail et nous, à notre niveau, les épauler sur cette partie compliquée qu’est la collecte de fonds.

Partager :
Articles similaires
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 21 avril 2023

Journal du21 avril 2023

Journal du 14 avril 2023

Journal du14 avril 2023

Journal du 07 avril 2023

Journal du07 avril 2023

Journal du 31 mars 2023

Journal du31 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?