Depuis le mois de juin dernier, les greffiers se mobilisent régulièrement dans le pays, avec notamment des marches du palais de justice de Marseille aux tribunaux de Grenoble et Vienne (Isère). Le mouvement s’est durci avec la diffusion le 27 septembre dernier d'un texte commun sur le modèle de la "tribune des 3000" diffusée par des magistrats en 2021.
Dans sa présentation du projet de loi de finances 2024 pour le ministère de la Justice, organisée le même jour, Eric Dupond-Moretti a annoncé que la “filière greffe” allait bénéficier d’une revalorisation indiciaire et indemnitaire à hauteur de 15 millions d’euros. L’enveloppe catégorielle de revalorisation dédiée aux personnels du ministère s'élève à 170 millions d’euros (contre 110 millions d’euros en 2023) au total.
Revalorisation indiciaire et passage en catégorie A
“J’avais annoncé un calendrier dédié (de juillet à octobre, NDLR), comme je suis un homme de parole, j’ai à coeur d’améliorer leur situation. Mais ce temps de latence, ce calendrier dédié, génère, je l’entends, une frustration légitime”, a concédé le ministre de la Justice, qui a expliqué être pris entre la volonté de certains greffiers souhaitant une revalorisation indiciaire et d’autres demandant un passage en catégorie A. “Il faut réussir le "en même temps". Nous sommes au milieu de ce gué et nous essayons d’avancer sur les deux sujets”, a ajouté le garde des Sceaux.
“Les discussions sont en cours, j’ai une véritable volonté que nous aboutissions”, a assuré le ministre de la Justice, avant de réaffirmer que les greffiers étaient indispensables au fonctionnement de la justice.
Les greffiers pleinement intégrés à l’équipe autour du magistrat
“Les greffiers ont aussi eu une crainte que j’ai mesurée lors de mes déplacements, c’est de ne pas faire partie de l’équipe autour du magistrat. Je veux redire ici que c’est tout le contraire. Bien sûr qu’ils ont une place, une place extrêmement importante dans cette équipe”, a ajouté Eric Dupond-Moretti.
Assurant ne pas “oublier” les greffiers, le ministre a insisté : “je ne voudrais pas que les greffiers aient le sentiment qu’ils ne sont pas bénéficiaires de ces augmentations de budgets, qui sont extrêmement importantes”.