Aujourd’hui, la rédaction du Journal du dimanche (JDD) a reconduit sa grève, qui dure depuis 28 jours maintenant, en réaction à l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune. La rédaction réclame "des garanties d'indépendance juridique et éditoriale" en vue de sa prise de contrôle par Vivendi, le groupe de Vincent Bolloré.
"Les prises d'assaut de médias se sont multipliées ces dernières années", nécessitant "un coup d'arrêt à cette dérive", estime la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, à l'initiative de la proposition de loi, qui associe des membres de huit groupes politiques, hors LR et RN.
Un agrément du directeur de rédaction par les journalistes
Le texte conditionne l’octroi d’aides publiques aux entreprises de presse qui disposent d’une procédure d'agrément du directeur de la rédaction par les journalistes. La même condition serait posée pour l'attribution d'un canal télé ou radio. Les signataires du texte espèrent que le texte sera examiné dès la rentrée à l'Assemblée.
En déposant ce texte, les députés espéraient surtout " un acte symbolique fort", comme l’a exprimé la députée Renaissance Violette Spillebout, qui assure ne mener de “combat " que contre la limitation du pluralisme dans les médias.
Députés et sénateurs sur l’indépendance de la presse
Pour le député PS,Olivier Faure, Vincent Bolloré ne cherche qu’à “porter son ombre sur la vie politique française" par ses rachats successifs de médias et a appelé l'exécutif à "agir" en urgence face au conflit au JDD. Sa rédaction avait d’ailleurs demandé, début juillet, à Emmanuel Macron de se "saisir au plus vite" des questions d'indépendance de la presse.
Au Sénat aussi, le sujet est pris au sérieux. Le sénateur socialiste David Assouline a déposé une proposition de loi visant à garantir "l'indépendance des rédactions", qui rejoint sur plusieurs points celle des députés. La sénatrice UDI Nathalie Goulet a, quant à elle, déposé une proposition pour "assurer la protection juridique des rédactions".