Un triste chiffre, encore et toujours en augmentation. Depuis l'adoption de la loi de 2018 visant à réprimer les comportements sexistes dans l'espace public, la France a enregistré un total de 7 600 infractions de cette nature. Cette tendance à la hausse ne s'est pas inversée, car en 2022, les cas d'outrages sexistes ont continué d'augmenter, totalisant 2 800 infractions, soit une augmentation de 22 % par rapport à l'année 2021.
La hausse enregistrée en 2022 est moins marquée que celle de l'année précédente, où l'on avait observé une augmentation de 62 % (passant de 1 400 infractions en 2020 à 2 300 en 2021).
Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), qui a dévoilé ces chiffres, 79 % des infractions d'outrage sexiste enregistrées par la police et la gendarmerie nationales, soit 2 200 infractions, sont "sans circonstance aggravante", c'est-à-dire des "outrages sexistes portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne".
Paris en tête des villes les plus concernées
Les infractions liées à l'outrage sexiste sont plus fréquentes dans les grandes agglomérations, avec une moyenne de 8 cas pour 100 000 habitants. Parmi ces villes, Paris affichele chiffre le plus élevé d'infractions, avec une moyenne de 197 cas par an, suivi du Loiret, du Nord et du Rhône. Les victimes sont majoritairement des femmes (91 %) et jeunes (61 % ont moins de 30 ans).
Les auteurs de ces infractions sont presque exclusivement des hommes (97 %), selon les conclusions de l'étude. Dans la plupart des cas, ces infractions se manifestent par des insultes, des commentaires déplacés à connotation sexuelle, des comportements et gestes inappropriés, des paroles dégradantes, des exhibitions sexuelles, des gestes masturbatoires, des propositions sexuelles, voire des attouchements sexuels.
L'outrage sexiste, un délit en cas de circonstance aggravante
Depuis la promulgation de la loi le 3 août 2018, l'outrage sexiste est défini comme une contravention, impliquant tout acte consistant à imposer à une personne des propos ou des comportements à caractère sexuel ou sexiste qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou qui créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
À compter du 1er avril 2023, les infractions liées à l'outrage sexiste avec circonstance aggravante sont passées du statut de contraventions à celui de délits, tandis que celles sans circonstance aggravante sont devenues des contraventions de 5e classe, passibles d'une amende de 1 500 euros. De plus, des amendes forfaitaires délictuelles ont été instaurées pour l'ensemble de ces infractions.