"L'opération, dont la configuration ne permet pas des évolutions futures, conduisait à une diminution non compensée de l'offre de soins dans un territoire souffrant déjà d'importantes inégalités de santé", écrit le tribunal administratif de Montreuil dans un communiqué de presse, suivant l'avis du rapporteur public rendu fin juin.
La justice administrative a été saisie d'un recours de riverains et syndicats de soignants, qui estimaient l'hôpital Grand Paris-Nord sous-dimensionné par rapport aux besoins de santé de la zone couverte, appelée à connaître une croissance démographique.
Selon l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), en charge du projet, le niveau des soins, en qualité et en quantité, était toutefois au moins maintenu grâce à plusieurs dispositifs (lits hôteliers, amélioration du taux de rotation en ambulatoire, réorientation des parturientes vers d'autres maternités...).
Un projet à 1,3 milliard d’euros
"Le tribunal a relevé que l'opération conduisait à diminuer, à périmètre constant, le nombre de lits d'hospitalisation de 1 131 à 941, le nombre de places en ambulatoire de 207 à 173 et le nombre de naissances pouvant être accueillies de 3 238 à 2 000", précisent les juges.
D'un coût estimé à 1,3 milliard d'euros, ce projet d'envergure porté par l'AP-HP et l'Université Paris Cité doit remplacer les actuels hôpitaux Bichat, à Paris, et Beaujon, à Clichy.
Couvrant le nord de Paris, une partie des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, il doit également abriter des activités d'enseignement et de recherche. Il devait voir le jour à horizon 2028.