Depuis de nombreuses années, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte sur les dangers pour la santé de la pollution de l’air. Selon elle, en 2022, près de 99 % de la population mondiale respire un air pollué, qui dépasse les limites qu’elle a fixées dans ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air pour les particules fines. L’Association Respire, l’Association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air et la défense des victimes de la pollution s’est emparée du sujet et a ainsi communiqué des propositions au travers d’un plan d’action, pour lutter contre les effets néfastes sur la santé d’une qualité de l’air dégradée.
Les résultats d'une étude commandée par une association montrent que la majorité des Français se déclarent satisfaits de la qualité de l'air dans leur environnement. Cependant, ils sont fortement préoccupés par ce sujet. Environ 6 Français sur 10 expriment de l'inquiétude, à la fois pour l'ensemble des citoyens (65 %) et pour eux-mêmes (61 %), en ce qui concerne la qualité de l'air dans leur lieu de vie.
Un danger pour la santé de tous
Selon cette étude, l'anxiété liée à la pollution de l'air est plus marquée chez les parents vivant en région parisienne. Environ un habitant sur deux de l'agglomération parisienne considère que la qualité de l'air dans son lieu de vie est mauvaise. Les parents, en particulier ceux ayant des enfants de moins de 15 ans, sont plus inquiets des effets de la pollution de l'air sur leur santé et celle de leurs proches. En effet, 71 % des parents d'enfants de moins de 15 ans expriment leur inquiétude pour leur propre santé, et plus de trois quarts d'entre eux sont inquiets pour la santé de leurs enfants.
La pollution de l'air est perçue comme un danger pour la santé de tous, en particulier pour les personnes vulnérables, telles que les nourrissons et les personnes âgées. Près de 89 % des Français sont conscients que les nourrissons et les jeunes enfants sont plus sensibles à la pollution de l'air. Ils ont également une bonne compréhension du lien entre la pollution de l'air et des problèmes de santé infantile, notamment l'asthme et les infections respiratoires. Cependant, le lien entre la pollution de l'air et d'autres pathologies, telles que les leucémies ou les troubles du comportement, est moins évident pour la majorité des Français.
Les Français prêts à “protéger leurs enfants”
La mesure considérée comme la plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air est l’investissement dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos par plus de la moitié des Français, elle est approuvée par presque 9 Français sur 10. Le remplacement progressif des appareils à combustion par des appareils plus performants est la seconde mesure jugée comme étant la plus efficace par une moitié de Français et les ¾ sont en sa faveur.
Mais au-delà de leur adhésion à ces mesures, les Français disent avoir déjà entamé ou être prêts à adopter un certain nombre de comportements individuels, comme le remplacement des produits d’entretien par des produits moins polluants, l’installation d’un système de ventilation performant, ou encore la réduction au quotidien de l’utilisation de leur voiture. Seul le changement de leur voiture thermique pour une voiture électrique suscite du rejet : ils sont en effet 42% à déclarer ne pas être prêts ou à refuser de le faire.
"Les Français prouvent qu'ils prennent conscience des risques sanitaires liés à la pollution de l'air et qu'ils sont prêts à soutenir des actions pour protéger les enfants. Mais paradoxalement, alors que les Français progressent, le gouvernement montre plutôt des signes de recul", analyse Tony Renucci, directeur général de l’Association Respire.
Les huit points du plan d’action de l’association Respire :
- Une loi protégeant les abords des établissements scolaires de la pollution de l’air.
- Investir dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos : amélioration de la ventilation et des conditions d’aération, installation de capteurs de CO2 et purificateurs d’air dans les établissements fortement exposés accueillant des personnes sensibles.
- Généraliser l’aménagement des rues aux écoles dans toutes les communes.
- Sensibiliser les parents aux maladies respiratoires chez l’enfant associées à la pollution de l’air avec le lancement d’une campagne de prévention.
- Mise en place des zones à faibles émissions dans les métropoles de plus de 150 000 habitants.
- Remplacer progressivement les appareils à combustion au bois et au gaz par des appareils plus performants.
- Déploiement sur l’ensemble du territoire de professionnels médico-sociaux intervenant à domicile, afin de conseiller les occupants sur les pistes d’amélioration possibles de l’air intérieur dans leur logement.
- Investir dans la salubrité des logements notamment pour les populations les moins favorisées.