Il est 8 heures du matin à Paris, sur l'esplanade de La Défense. La foule se presse, se hâte dans ce quartier d'affaires emblématique de l'Ouest parisien, où 180 000 travailleurs se rendent chaque jour.
Sur l'esplanade, le centre commercial Les 4 Temps s'illumine de promesses alléchantes, invitant les passants à faire une pause-café sur leur chemin vers le travail. Mais dans les sous-sols, où les conteneurs à déchets sont alignés, l'atmosphère est moins brillante. Dans les coulisses de la restauration du quartier d’affaires, repose un lave-vaisselle à convoyeur impressionnant, mesurant 14 mètres de long et 1,90 mètre de haut.
Sous peu, au sous-sol du centre commercial, des opérateurs vêtus de blouses et de charlottes seront responsables d'alimenter quotidiennement la machine. À un rythme impressionnant, plus de 15 000 pièces par heure passeront par le lavage pour en ressortir propres, sèches et prêtes à être réutilisées. Parmi ces pièces, on retrouvera notamment des contenants réutilisables utilisés par les travailleurs et les passants de La Défense pour leurs déjeuners.
“Une approche plus durable”
Depuis le 1er janvier 2023, pour la restauration sur place de plus de 20 couverts, la vaisselle jetable est interdite. Par ailleurs, la loi AGEC prévoit d’interdire la totalité des emballages à usage unique en plastique d’ici à 2040. Cette nouvelle machine au rythme infernal répond à cette problématique.
“Grâce à ce processus de nettoyage efficace, les contenants seront prêts à être utilisés à nouveau, contribuant ainsi à la réduction des déchets et à une approche plus durable dans cet environnement professionnel dynamique. Une initiative bénéfique pour l'environnement”, commente Anne-Sophie Colin, directrice des opérations chez Aquarys, filiale de TGW.
L'entreprise s’est en effet associée à MEIKO et la M-iQ Cup, pour concevoir ce lave-vaisselle à convoyeur.
Les contenants réutilisables à laver arrivent chez Aquarys depuis les restaurants environnants en vélo-cargo. Ils sont ensuite transportés dans des chariots de service jusqu’à la zone sale pour passer en machine. Les opérateurs placent les pièces à laver sur le tapis à doigts.
Grâce à la pression de lavage élevée, à l’eau déminéralisée et au filtre intégré, la M-iQ consomme 35 % d’eau en moins par rapport aux machines comparables sur le marché. Le concept énergétique M-iQ contribue à un bilan énergétique optimal : le flux de chaleur est dévié vers la zone de prélavage, les buées et la vapeur permettent de réchauffer l’eau fraîche, avec une économie de courant de 50 % comparée aux autres solutions de lavage.
Ainsi, de l’autre côté de la machine, dans la zone propre, réapparaît la vaisselle lavée et séchée, prête à être empilée pour le transport retour vers les restaurants.
150 000 tonnes de déchets évitées chaque année
En effet, le secteur de la restauration, en incluant la restauration rapide, est confronté à un réel défi en matière de gestion des déchets. Rien qu'en France, la restauration rapide génère à elle seule 25 emballages à usage unique par seconde, ce qui représente une quantité considérable de déchets produits quotidiennement.
“Cela met en évidence l'importance de repenser les pratiques dans le domaine de la restauration, en encourageant l'adoption de solutions durables telles que les contenants réutilisables, le compostage, ou d'autres alternatives respectueuses de l'environnement. La prise de conscience et l'adoption de pratiques écoresponsables dans le secteur de la restauration sont essentielles pour réduire l'impact environnemental et favoriser une approche plus durable”, a affirmé Anne-Sophie Colin.
Selon les estimations du ministère de la Transition écologique, mettre fin à l'utilisation des emballages jetables dans la restauration rapide aurait un impact significatif sur la réduction des déchets. Environ 150 000 tonnes de déchets pourraient être évitées chaque année, contribuant ainsi à préserver l'environnement et à limiter l'empreinte écologique de ce secteur.