"C'est un bilan clairement en demi-teinte", a résumé le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, affirmant que les performances des exploitants "n'étaient pas satisfaisantes et restaient en deçà des objectifs".
"Les lignes B et D, qui cumulent un fort trafic, un taux de ponctualité médiocre et une hausse prévisible de la fréquentation, sont les plus préoccupantes", a-t-il affirmé, épargnant la ligne A, "qui a bénéficié de nombreux investissements". Ces deux lignes sont "saturées, leur capacité plafonne, alors que leur trafic augmente de 2 % par an depuis 2010", décrit le rapport.
Une situation de sous-investissement manifeste
En général, le RER connaît une situation de sous-investissement manifeste, marquée par des retards et une maintenance insuffisante de ses infrastructures. Cette problématique est exacerbée par l'âge avancé de certaines rames datant des années 1980 et des caténaires presque centenaires qui sont en très mauvais état. Selon le premier président de la Cour des comptes, il est devenu impératif, voire urgent, pour Île-de-France Mobilités (IDFM), l'entité en charge de l'organisation des transports en Île-de-France, et ses opérateurs de collaborer étroitement pour effectuer des investissements nécessaires.
La Cour des comptes conseille de mettre en oeuvre une "stratégie d'audit des opérateurs" et demande que la méthode des enquêtes de satisfaction qu'ils doivent réaliser chaque année soit revue. En effet, après avoir elle-même interrogé 4 000 voyageurs réguliers, la Cour s'est aperçue que les taux de satisfaction étaient "plus modestes" que dans ces enquêtes, où les opérateurs n'accordaient pas assez de poids à la ponctualité et la fréquence des trains.