La SNCF roule sur les grèves

La SNCF a enregistré un chiffre d’affaires de 20,7 milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 2,2 %, malgré les grèves.
"Les Français plébiscitent le train et c'est une bonne nouvelle", s’est réjoui le président du groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou.
© Shutterstock - "Les Français plébiscitent le train et c'est une bonne nouvelle", s’est réjoui le président du groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou.

ActualitéRégion Île-de-France & Grand Paris Publié le ,

Malgré les grèves, dont l’impact est estimé à 500 millions d’euros dans les comptes de l’entreprise, au premier semestre 2023, la SNCF a poursuivi sur la lancée de son année 2022 historique, en réalisant un chiffre d’affaires de 20,7 milliards d’euros. Un résultat en hausse de 2,2 %, dont se réjouit le président du groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou : "Les Français plébiscitent le train et c'est une bonne nouvelle". Ainsi, la fréquentation des TGV et des Intercités a affiché une hausse de 10 %.

Un résultat net de 158 millions d’euros

La SNCF, qui se réjouit d'un trafic ferroviaire à "des niveaux historiques", a indiqué que l'augmentation de son chiffre d'affaires résulte d'un meilleur taux de remplissage de ses trains, pleins à "80 % pour le TGV", soit quatre à cinq points de plus qu'auparavant, et "non de l'augmentation de ses tarifs". Ces derniers "se sont appréciés de 5 %, quand ses charges ont augmenté de 13 %", a-t-elle précisé.

Sans le mouvement social contre la réforme des retraites, le résultat net de la SNCF aurait été plus élevé. Il s’est situé à 158 millions d'euros, en net recul par rapport au premier semestre de l'an dernier, où il avait atteint 928 millions d'euros. Selon le groupe, les 14 journées de grève interprofessionnelle, ainsi que la grève reconductible lancée le 7 mars par tous les syndicats du groupe, ont amputé ce résultat net semestriel d'environ 400 millions d'euros. D’après la direction, au total, les grèves ont coûté 500 millions à l'entreprise.

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Réduction de la dette et investissement de 10 milliards

Dans son communiqué, la SNCF a fait savoir que "l’année 2023 n’atteindra peut-être pas les records de 2022", où le groupe avait atteint un bénéfice net historique de 2,4 milliards d’euros. Toutefois, Jean-Pierre Farandou a déclaré : "Nous préparons l'avenir pour accroître la part du ferroviaire dans les mobilités quotidiennes", précisant qu’il compte plus que jamais sur le plan à 100 milliards annoncé par le Gouvernement en février dernier.

Ces bons résultats du groupe SNCF ont permis de réduire sa dette, désormais à 23,9 milliards d’euros, ainsi que de maintenir ses objectifs d’investissement à 10 milliards d’euros.

SNCF Voyageurs, TGV et Keolis en hausse

Dans le communiqué présentant les résultats du premier semestre 2023, le groupe a donné des précisions par secteur. Ainsi, la compagnie chargée de faire rouler les trains SNCF Voyageurs a vu son chiffre d'affaires augmenter de 11,3 %, soit 9,3 milliards d'euros.

Le succès des voyages longue distance a profité au TGV, traditionnelle locomotive de la société, malgré "une inflation significative, en particulier sur l'énergie électrique". Du coup, le chiffre d’affaires de l'activité TGV a bondi de 21 % au premier semestre sur un an, alors que début 2022, la Covid sévissait encore.

Aussi, la filiale de transport public du groupe, Keolis, qui a récemment remporté les marchés des lignes de métros16 et 17 du Grand Paris Express, a réussi son premier semestre. Son chiffre d'affaires a atteint 3,5 milliards d'euros, en hausse de 7,3%.

Geodis et Rail Logistics Europe ralentissent

De son côté, le logisticien Geodis, qui avait porté les résultats historiques de la SNCF en 2022, a marqué le pas, en raison du "ralentissement économique mondial et de la normalisation des taux de fret sur l'aérien, à moins 19 % et le maritime, à moins 14%". Du coup, Geodis a vu son chiffre d’affaires chuter de 12 % et même de 20 % à périmètre et change constant, mais a toutefois réussi à maintenir ses marges et a même bouclé le rachat de Trans-O-Flex, un transporteur allemand, pour un milliard d'euros. Le directeur financier Laurent Trevisani a d’ailleurs souligné : "SNCF Voyageurs s’est substituée à Geodis en locomotive du chiffre d’affaires du groupe".

L’entité Rail Logistics Europe, qui détient Fret SNCF a, pour sa part, subi les difficultés du secteur des transports de marchandises. Son chiffre d'affaires s'est rétracté de 3,6 %. Toutefois, d’après Laurent Trevisani, ce recul est "principalement lié aux grèves" qui lui ont "coûté une centaine de millions d'euros". "Malheureusement, dans le transport de marchandises, les entreprises ne reviennent pas aussi vite que les voyageurs, donc l'année 2023 va être une année difficile", a-t-il anticipé.

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