"Je vous propose de faire évoluer notre politique de stationnement en vous prononçant sur une augmentation très significative des tarifs de stationnement non résidentiels des SUV et des 4x4", a proposé la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en milieu de semaine.
La mairie de Paris a proposé un tarif plus élevé pour le stationnement résidentiel dans le but de favoriser un partage plus équitable de l'espace public, mettant l'accent sur les mobilités douces, les zones scolaires et les piétons, selon un communiqué officiel. Ce tarif sera soumis au vote de tous les Parisiens inscrits sur les listes électorales, marquant la deuxième votation populaire organisée par la ville.
Une précédente consultation, en avril, avait conduit à la cessation des trottinettes en libre-service, avec 89 % des votants s'opposant à leur présence malgré une faible participation de 7,46 % des électeurs inscrits.
“Des véhicules toujours plus gros"
"Si depuis dix ans, la place de la voiture individuelle a diminué à Paris, du fait d'une politique volontariste de l'exécutif parisien, dans le même temps, la taille et le poids moyen des véhicules n'ont eu, quant à eux, de cesse d'augmenter", constate la mairie.
"Avec cette votation, nous voulons dire stop. Stop aux dérives des constructeurs automobiles qui poussent à acheter des véhicules toujours plus gros, plus chers, plus gourmands en matières premières, plus polluants...", a soutenu Anne Hidalgo.
Elle n'a pas divulgué le montant exact du tarif spécifique envisagé, mais a mentionné une augmentation substantielle, sans préciser le seuil de poids fixé pour qu'un SUV soit considéré comme lourd.
Les SUV, constituants près de la moitié des nouvelles voitures individuelles vendues en Europe en 2022 selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), se caractérisent par une hauteur et un poids supérieur à ceux des berlines conventionnelles, entraînant une consommation plus élevée de carburant ou d'électricité.
Une "manœuvre dilatoire" pour l’opposition
Les écologistes, alliés d'Anne Hidalgo et qui militaient pour cette mesure, s'en sont félicités. "Il y a une partie de la population qui en a assez de ces SUV", l'adjoint chargé des transports, l'écologiste, David Belliard.
Un SUV est "extrêmement dangereux" en cas de choc avec les piétons, une "bombe sociale à des prix exorbitants" et un véhicule "polluant et très encombrant", a-t-il soutenu. "On a là l'occasion d'avoir un signal citoyen très fort, et d'envoyer un signal fort aux constructeurs : arrêtez de construire des grosses voitures !", a-t-il ajouté. "Les jeux ne sont pas faits", a-t-il prévenu, tout en disant avoir "bon espoir dans notre capacité de mobilisation de l'opinion publique parisienne sur ces sujets".
Dans l'opposition de droite, le groupe Changer Paris a dénoncé une "manœuvre dilatoire". "Anne Hidalgo fait diversion comme à chaque fois quand elle est en difficulté", a ajouté le groupe à majorité LR, sans prendre position à ce stade sur le fond. Les Parisiens qui souhaitent participer sont invités à s'inscrire sur les listes électorales d'ici le 8 janvier si ce n'est pas déjà fait.
Plus ou moins de SUV à Paris ?
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 14, 2023
Voici la question que je vous pose pour cette deuxième votation citoyenne.
Le 4 février prochain, c'est vous qui décidez. ⤵ pic.twitter.com/G1r7jGlgEO
