Une fois la nuit tombée, le Champs-de-Mars passe d’un lieu de flâneries et de contemplation de la tour Eiffel à un lieu potentiellement dangereux, où des agressions, viols ou vols sont perpétrés. À quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, un renfort de la sécurisation de l’un des endroits accueillant de plus de touristes à Paris serait sans doute le bienvenue.
Bien que le Champs-de-Mars soit le secteur de Paris où on mobilise le plus de forces de l’ordre avec le Nord-Est parisien, “depuis le début de l’année, il y a eu 250 opérations de police, 3 500 verbalisations, 233 gardes à vue, 91 opérations ciblées contre l’immigration illégale et 10 tonnes de marchandises saisies”, énumère la Préfecture de Police, comme pour se rassurer, auprès du journal Le Parisien.
Un “effet loupe” sur le Champ-de-Mars
Mais les actes de violences et autres agressions sont-ils plus nombreux au pied de la tour Eiffel qu'ailleurs ? “Il y a un effet loupe sur le Champ-de-Mars. C’est suivi et instrumentalisé par les politiques et repris par les médias”, analyse une haute fonctionnaire du ministère de l’Intérieur au même journal. Selon un commissaire de police, on dénombre dans la capitale près de quatre viols par jour.
De son côté, la Préfecture de Police de Paris s’appuie sur des résultats positifs, avec une “baisse de 44 % de faits par rapport à l’an passé dans les atteintes à l’intégrité physique, dont les viols, et une baisse de 17 % du nombre d’atteintes aux biens”.
Les élus remontés contre la situation
La perception des élus concernés est visiblement bien différente des chiffres positifs communiqués par la Préfecture de Police. La maire LR du VIIe arrondissement, Rachida Dati, souhaite vivement la fermeture du parc la nuit “au moins à titre expérimental”, mais aussi “la mise en place d’un centre de supervision des images vidéo unique et dédié et l’armement de la police municipale”.
L’élue n’est visiblement pas la seule remontée contre la situation. Philippe Goujon, le maire LR du XVe arrondissement voisin, n’hésite pas à comparer le secteur à un “coupe-gorge” et à une “cour des Miracles” auprès du Parisien. Il demande de nouvelles caméras de surveillance, en plus des 29 déjà installées sur le site, et surtout “un poste de police dédié avec des agents en permanence”. Du côté de la mairie de Paris, on retient l’idée d'implantation de nouvelles caméras de surveillance, qui pourraient être installées prochainement.