AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisLe changement climatique va-t-il rebattre les cartes du tourisme mondial ?

Le changement climatique va-t-il rebattre les cartes du tourisme mondial ?

Des incendies destructeurs, un thermomètre qui flirte avec les 40 degrés et des touristes qui rentrent chez eux en catastrophe : le changement climatique est en train de transformer la pratique du tourisme.
En Grèce, des milliers de touristes ont été évacués des îles de Rhodes et de Corfou, ravagées par des incendies favorisés par la canicule.
© Shutterstock - En Grèce, des milliers de touristes ont été évacués des îles de Rhodes et de Corfou, ravagées par des incendies favorisés par la canicule.

ActualitéRégion Île-de-France & Grand Paris Publié le , Antonin Albert avec l'AFP

Les régions attirant le plus les vacanciers sont aussi les plus touchées par le changement climatique. En Grèce, des milliers de touristes ont été évacués des îles de Rhodes et de Corfou, ravagées par des incendies favorisés par la canicule.

L'aéroport international de Rhodes a pris des allures de campement improvisé, envahi par des vacanciers déboussolés, comme Daniel-Cladin Schmidt, un touriste allemand : "On est épuisés et traumatisés. Je crois qu'on ne réalise pas trop ce qu'il s'est passé".

D'autres pays du pourtour méditerranéen sont touchés. En Espagne, les températures ont parfois dépassé de 15°C les normales saisonnières. L'Italie a aussi subi ces vagues de chaleur, le mercure frôlant même 48°C en Sardaigne. Lundi, Tunis suffoquait avec 49 °C.

Or, le tourisme représente une part très importante de l'économie de la région. Notamment en Grèce et en Espagne, où il constitue respectivement près d'un quart du Produit intérieur brut (PIB) et 12 %.

Les canicules pourraient réduire l'attractivité

Les fortes températures estivales pourraient refroidir les ardeurs des visiteurs, alertent des professionnels du secteur.

Le réchauffement climatique va rendre des destinations de moins en moins fréquentables. Toute la Méditerranée est concernée, alors qu'elle est la principale destination des voyagistes européens.

- Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde

En Espagne, "on commence à entendre des touristes s'interroger" sur l'opportunité de venir passer l'été sur la côte méditerranéenne, souligne ainsi Joantxo Llantada, professeur à la IE Business School de Madrid.

Selon une note récente de Moody's, les canicules pourraient réduire l'attractivité du sud de l'Europe, ou "au moins réduire la demande en été, avec des conséquences économiques négatives".

"Les destinations du nord de l'Europe montent"

Lorsqu'il devient impossible de visiter une ville transformée en étuve, les touristes peuvent se tourner vers d'autres pistes. Depuis une dizaine d'années, note Jean-François Rial, "les destinations du nord de l'Europe montent". Il estime aussi que l'Angleterre, peu prisée, pourrait en bénéficier, tout comme l'Irlande.

En Belgique, Pierre Coenegrachts, de l'agence régionale de tourisme en Wallonie, indique que la recherche de lieux frais "revient régulièrement dans les demandes des visiteurs". Avec à la clef de plus en plus de visiteurs espagnols et italiens.

Le tourisme va changer

Il est un point sur lequel les professionnels du secteur s'accordent : le tourisme va changer. Ils anticipent ainsi que la Méditerranée pourrait attirer davantage de visiteurs à d'autres saisons qu'en été, un phénomène rendu possible par le fait qu'une partie non négligeable des touristes sont des retraités.

Hamit Kuk estime même que "si les dérèglements climatiques mondiaux continuent de s'accroître, il faudra repenser nos saisons (...). Peut-être que novembre sera à inclure dans la saison d'été, et avril dans la saison d'hiver".

L'Albanie s'attend à un changement d'habitudes, avec une saison estivale se prolongeant jusqu'à octobre. Le pays estime que 10 millions de visiteurs s'y rendront en 2023, 30 % de plus qu'un an auparavant.

C'est la même chose en Italie, où l'allongement de la saison chaude "offre de nouvelles opportunités pour promouvoir le tourisme durant des périodes traditionnellement moins occupées", explique Ivana Jelinic, chargée de l'office national du tourisme italien.

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