À 17 ans, près d’un jeune sur cinq fume tous les jours du tabac (16 %), près d’un sur dix consomme de l’alcool au moins 10 fois par mois (7 %). Alors qu’ils ne sont pas encore majeurs, de nombreux adolescents ont expérimenté des produits nocifs pour la santé, et certains s’installent dans un usage régulier. Les usages des adolescents s’étant nettement orientés à la baisse depuis 2014, la stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives vise à accentuer cette tendance, « afin que les nouvelles générations soient de moins en moins exposées aux risques de conduites addictives ».
Les conduites addictives constituent un défi majeur. Alcool, tabac, stupéfiants, jeux d’argent et de hasard, jeux vidéo... sont à titres divers présents dans la vie des Français. Beaucoup en font usage quotidiennement.
Les risques et les dommages sont clairement établis. Alcool et tabac sont les deux premières causes, en France, de mortalité prématurée et les deux premiers facteurs de risque de cancer, et l’alcool est largement impliqué dans les violences, notamment intrafamiliales et sexuelles. La consommation de stupéfiants, outre ses effets sur la santé, entretient les trafics et diverses activités criminelles qui eux-mêmes alimentent la demande de produits et engendrent insécurité et violence.
Le Gouvernement a ainsi détaillé sa stratégie de lutte contre les addictions en tout genre, s'étalant de 2023 à 2027. Elle a pour vocation première de fixer un cadre et de favoriser la mobilisation de l’ensemble des Pouvoirs publics qui concourent à cette politique. La dizaine d’orientations prises dans ce plan sont appelées à être traduites en actions opérationnelles ayant un impact tangible pour les citoyens.
La prévention et l’éducation comme priorité
La première des grandes orientations de la stratégie interministérielle est de doter chacun de la liberté de choisir. Concrètement, le Gouvernement souhaite que la prévention et l’éducation soient une priorité en matière de lutte contre les drogues et les conduites addictives.
Les usages d’alcool, de tabac, de drogues ainsi que les jeux d’argent et de hasard sont très souvent associés à des représentations et des idées reçues parfois fausses. « Dans ces circonstances, il demeure impératif de fournir à la population, des informations précises et claires, basées sur des données scientifiques solides. Ces informations doivent porter non seulement sur les risques liés à leur usage et les bienfaits à escompter de leur arrêt, mais aussi sur les recours et les moyens de s’en protéger ou d’en réduire les conséquences », précise-t-on dans le rapport. Il est aussi prévu de renforcer les campagnes de préventions déjà en cours, en particulier vis-à-vis des jeunes.
Accélérer la protection, notamment des mineurs
Alors que l’initiation à des produits psychoactifs, en particulier l’alcool, ou à certaines pratiques à risque (jeux d’argent et de hasard, certains usages d’écrans) se fait encore fréquemment dans le cercle familial, les parents et plus largement l’entourage familial sont appelés à jouer un rôle clé vis-à-vis des mineurs. Il est recommandé aux familles d’agir pour offrir une meilleure protection aux mineurs, mais aussi un meilleur respect de l’interdiction de vente aux mineurs de l’alcool, de tabac et de jeu d’argent et de hasard contribuera aussi à cette mise à distance des produits.
En dehors de la famille et des lieux d’enseignements, le Gouvernement indique porter une attention particulière aux autres milieux de travail, comme les lieux d’enseignement supérieur et de formation, établissements et services sociaux et médico-sociaux, lieux de détention.
En milieu professionnel, l’objectif affiché est de s’assurer que les environnements de travail soient protecteurs et qu’ils ne génèrent pas de pratiques addictives.
Une stratégie coordonnée sur l’ensemble du territoire
Pour atteindre les objectifs en matière de lutte contre les pratiques addictives, de nombreux leviers de l’action publique sont mobilisés depuis 2018, afin d’agir autant temps sur l’offre et la demande, que ce soit au niveau local, national ou international.
Tous les acteurs publics ont un rôle à jouer dans la lutte contre les drogues et les conduites addictives. « Leur intervention doit s’inscrire dans un cadre stratégique commun, détaillé sous forme d’orientations partagées, pour assurer la cohérence et donc l’efficacité de l’action publique globale », indique le Gouvernement. Les préfectures de région ont élaboré des feuilles de route, en coordination avec les partenaires locaux dès 2018. Elles ont vocation à être renouvelées.
« La réussite de cette politique publique exige la mobilisation de tous, chacun ayant un rôle à jouer pour réduire les conséquences négatives des consommations à risque d’alcool, de tabac et de drogues et des usages problématiques de jeux d’argent et de hasard et d’écrans tant pour les individus que pour la société », conclut le rapport stratégique.