La société Fiducial a récemment publié son enquête de conjoncture trimestrielle menée par l’Ifop auprès des TPE. Le baromètre a été réalisé du 22 mai au 12 juin 2022, auprès d’un échantillon de 1 001 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 000 euros, et incluant les auto-entrepreneurs.
L’étude a également interrogé 500 salariés d’entreprises privées et publiques de 1 à 19 salariés, représentatifs de la population française.
Ce baromètre des TPE fait état d’un "regain de confiance envers l’exécutif" au sujet de la conjoncture économique et a aussi révélé une "perception mitigée" des chefs d’entreprise envers les différents syndicats patronaux. Enfin, cette édition offre un regard croisé entre dirigeants et salariés sur le dialogue social et les conditions de travail.
L’optimisme pour les affaires à 35 %
La séquence parlementaire sur la réforme des retraites étant passée, les Pouvoirs publics retrouvent la confiance des dirigeants de TPE. En effet, d’après le baromètre de Fiducial, au second trimestre 2023, le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Élisabeth Borne a enregistré une augmentation de 7 points, passant ainsi de 34 % à 41 %.
Le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires en France est en progression de 11 points en l’espace de trois mois, il s’élève dorénavant à 35 %. Ainsi, sur le plan économique, près de deux tiers des TPE ont déclaré ne pas rencontrer de difficultés financières, contre 56 % au premier trimestre de l’année. Toutefois, encore 18 % des entreprises ont rencontré des difficultés financières importantes, notamment dans les secteurs de services aux entreprises, 23 %n et de l’industrie, 19 %.
Les dirigeants favorables au pacte de la vie au travail
Le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé en avril dernier le lancement prochain d’un nouveau pacte de la vie au travail via le dialogue social. D’après l’enquête, les dirigeants d’entreprise sont favorables à 62 % à cette idée, même si seulement 46 % des sondés considèrent qu’il arrive au bon moment.
"Parmi les mesures qui pourraient s’inscrire dans ce pacte, les propositions avec le plus haut degré de priorité sont aussi celles qui seraient les moins coûteuses pour les dirigeants", a indiqué la société Fiducial. Ainsi, d’après l’observatoire, 22 % des interviewés ont validé la réforme du RSA, qui prévoit de conditionner l’aide à un minimum d’heures d’activité par semaine, et 19 % sont pour la réforme du lycée professionnel, avec notamment le développement de l’alternance.
Les autres mesures, considérées comme plus contraignantes ou exigeantes financièrement, suscitent moins d’engouement. Sont ainsi cités dans l’enquête : un meilleur partage de la valeur en entreprise à 16 %, la mise en place d’un CDI Senior à 15 %, l’aide à la reconversion à 9 %, un fonds pour la prévention de l’usure professionnelle à 7 %, une visite médicale de fin de carrière pour les salariés les plus exposés à 5 % ou encore un index sénior à 4 %.
Les patrons des TPE mitigés sur les organisations patronales
L’enquête a aussi interrogé les patrons de TPE sur les organisations patronales. Seuls 56 % des dirigeants considèrent que leur propre syndicat de branche a une bonne compréhension de leurs enjeux et contraintes. Le pourcentage descend même à 55 % pour les syndicats de branche général.
Ainsi, à peine plus d’un chef d’entreprise sur deux a déclaré avoir une bonne image de son syndicat de branche, et seuls 8 % ont reconnu en avoir une très bonne image. Le Medef a une mauvaise image pour 54 % des répondants, et la CPME pour 49 %. L’explication de ces chiffres ? "La majorité des dirigeants de TPE estime que les différents syndicats défendent mal l’intérêt des petites entreprises", a précisé Fiducial.
Patrons et salariés de TPE satisfaits
La seconde partie du baromètre a livré un regard croisé entre les patrons et les salariés des PME. Ainsi, la quasi-totalité des dirigeants, soit 99 % et la plupart des salariés, 86 %, ont mis en exergue la qualité du dialogue social dans leur très petite entreprise.
Aussi, 97 % des chefs d’entreprise ont déclaré être satisfaits de leurs employés, dont 59 % très satisfaits. Les salariés sont, quant à eux, satisfaits à 82 % de leur situation professionnelle, dont 25 % très satisfaits, une proportion supérieure à la moyenne des salariés français, qui est de 74 % et 13 %.
Sur l’état d’esprit des employés, 92 % des dirigeants ont estimé que les employés de leur entreprise sont à minima "assez motivés" dont 51 % "très impliqués et motivés". A un degré moindre, respectivement 80 % et 36 % des salariés ont fait ce constat.