"Il faut que l'hypocrisie cesse" autour de l'emploi des sans-papiers, a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui accompagne depuis le 17 octobre un mouvement de grève de ces travailleurs dans une trentaine d'entreprises en Île-de-France.
Environ 600 travailleurs sans-papiers en grève mènent actuellement une occupation dans 33 entreprises opérant dans divers secteurs, tels que le bâtiment, la logistique, le nettoyage et la distribution. La plupart d'entre eux travaillent en tant qu'intérimaires, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis. Selon Sophie Binet, ce mouvement met en évidence les lacunes de la loi actuelle, car ces travailleurs se trouvent souvent à la merci de leurs employeurs. Ces problèmes font écho aux termes de la circulaire Valls de 2012, qui énonce les critères de régularisation pour les travailleurs sans-papiers.
"L'objectif, c'est la régularisation”
"L'objectif c'est la régularisation, mais aussi d'obtenir de nouveaux droits collectifs pour que ces travailleurs ne soient plus exploités. Il faut que l'hypocrisie cesse, la France tourne grâce aux travailleurs immigrés", a déclaré Sophie Binet sur un piquet de grève du 12e arrondissement parisien, devant une société d'intérim.
Pour obtenir une régularisation, un travailleur doit non seulement justifier de trois années de présence en France, présenter un certain nombre de bulletins de paie, mais il doit également obtenir de son patron qu'il remplisse un formulaire officiel d'embauche, appelé "Cerfa".