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Premier débat des candidats à la présidence du Medef

Les quatre candidats à la présidence du Medef ont tenu récemment un débat, à l’invitation de l’organisation patronale Ethic, afin d’exposer leur programme et leurs projets.
Sophie de Menthon, Samuel Tual, Dominique Carlac’h, Guillaume Cairou et Pierre Brajeux
© AP - Sophie de Menthon, Samuel Tual, Dominique Carlac’h, Guillaume Cairou et Pierre Brajeux

Entreprise Publié le , Maxime Monniotte et Boris Stoykov

La campagne à la présidence du Mouvement des entreprises de France (Medef) prendra fin le jeudi 6 juillet, date à laquelle Geoffroy Roux de Bézieux quittera son poste. Pour succéder à l’actuel patron, quatre candidats sont en lice : Pierre Brajeux, président délégué de la Fédération de la sécurité privée, Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs et dirigeant d’une ETI, Dominique Carlac’h, cheffe d’entreprise et vice-présidente du Medef, et Patrick Martin, actuel n2 et président délégué du Medef. Sur invitation d’Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), ils étaient tous réunis, vendredi 21 avril, au Cercle de l’union interallié, à l’exception de Patrick Martin, représenté par un de ses soutiens Samuel Tual, président du Medef des Pays de la Loire.

A l’occasion de cette matinée-débat, les candidats pour le poste de « patron des patrons » ont répondu à tour de rôle aux questions posées par Sophie de Menthon et Jean-Bapstiste Giraud. Ces derniers les ont interrogés sur leur vision de l’avenir du Medef, les changements qu’ils souhaitent opérer et leur rapport avec les Partenaires sociaux ainsi que le Gouvernement.

Pierre Brajeux, un candidat de conviction

Pierre Brajeux a été le premier à prendre la parole. Il a indiqué en introduction vouloir porter une candidature de « conviction et d’action », précisant qu’il « faut oser l’entreprise ». « Le Medef ne peut plus jouer sur la défensive. Je veux que nous prenions l’offensive, que le Medef soit écouté, respecté, avant de peut-être être apprécié », a-t-il ainsi déclaré, ajoutant que « les entreprises ont toutes besoin de lisibilité, de cohérence et de perspective ». Selon lui, il faut donc « encourager et valoriser l’entrepreneuriat », mais aussi « se battre pour garantir la bonne santé des entreprises », et « redonner confiance à l’ensemble des salariés du secteur privé ».

Le président délégué de la Fédération de la sécurité privée a ensuite donné les trois points clés de son programme. Il entend « simplifier la vie des entreprises », notamment « les normes, et l’environnement juridique », réclamant que « l’État arrête de donner des leçons, et nous rende notre liberté ». Pierre Brajeux a aussi indiqué : « le Medef doit se réapproprier le sujet de la valeur du travail. Il faut vraiment le redéfinir et le valoriser. Le travail a évolué et il faut porter des réformes sur l'employabilité et le plein emploi ». Enfin, il a affirmé vouloir « revenir aux fondamentaux et travailler sur la fiscalité, compétitivité des entreprises, poursuivre les baisses d'impôts, les baisses de charges ».

Guillaume Cairou, un virage nouveau

Guillaume Cairou, le seul candidat nouveau de cette élection, a rappelé que « nous vivons dans un temps de profonde mutation », où « nous devons changer radicalement nos manières de produire, de consommer, de nous soigner et de nous alimenter ». Pour cela, « le Medef, avec l’ensemble des adhérents, doit être capable d’accompagner ces transitions plutôt que de les saisir ». Pour lui, le virage doit être total : « Le Medef doit faire un choix, bouger ou faire partie du passé ». Ainsi, il a présenté un projet « entreprenant », qui doit « conjuguer comme jamais l’économique et le social, en réhabilitant la valeur du travail auprès de notre société, qui se cherche un avenir ».

Le président du Club des entrepreneurs a proposé trois lignes claires à suivre : « oser, rassembler et protéger ». Ainsi, il a précisé que « le Medef ne doit pas avoir le patronat honteux, mais oser défendre un droit universeld’entreprendre, pour que l'entrepreneuriat soit accessible à tous les publics, en particulier les femmes sous-représentées, notamment dans nos conseils exécutifs ». Il désire une parité entre les hommes et les femmes, mais aussi avec les jeunes talents issus des quartiers. Guillaume Cairou appelle donc le Medef à « ne pas rester étranger au débat de la société française », pour cela il veut « le retour d’un Medef sur le terrain, en redonnant la priorité à nos entités territoriales et en renforçant le poids des fédérations professionnelles, et membres de dialogue social ». Enfin, il désire que le Medef « protège l’ensemble des entreprises », « remonte sur la scène européenne pour défendre et refonder le marché de l’énergie », et « mène un combat historique contre les dérives bureaucratiques qui touchent nos entrepreneurs ».

Dominique Carlac’h, la continuité avec une certaine évolution

Candidate pour la deuxième fois, après 2018, où elle avait fini par rallier Geoffroy Roux de Bézieux, Dominique Carlac’h a indiqué vouloir « être à la fois dans la continuité pour défendre les entreprises, toujours avec pédagogie, mais aussi suivre une certaine évolution ». Selon elle, « l’entreprise est la solution économique », puisque « devant les grands défis qui sont devant nous, l’État ne peut plus grand-chose pour nous ». La vice-présidente du Medef a également placé l’entreprise comme « la solution écologique », rappelant qu’il « n’y a pas un endroit où on investit plus dans les transitions écologiques que dans les entreprises », se disant « choquée » de leur diabolisation. Elle a réclamé que les entreprises soient « célébrées, aidées et libérées ».

La cheffe d’entreprise est ensuite revenue sur les trois sujets qu’elle souhaite travailler. Son premier mot d’ordre est de faire évoluer le travail, mais surtout le rapport au travail, avec notamment l’évolution tout au long de la vie, la mobilité et les compétences. Elle a ensuite insisté sur la souveraineté et la compétitivité, réclamant « qu'on allège tout ce qui peut être possible à alléger dans cette logique de souveraineté ». Enfin, Dominique Carlac’h a déclaré que « le Medef doit travailler davantage en transversalité », notamment sur les sujets de souveraineté sanitaire, sécuritaire, écologique et alimentaire. « Ma vision du Medef, c'est de pouvoir travailler autant sur la compétitivité que sur l'attractivité », a-t-elle conclu.

Patrick Martin, pour un Medef ambitieux et engagé

Le dernier à s’exprimer a été Samuel Tual, venu représenter Patrick Martin. Il a ainsi livré la vision de ce dernier sur le Medef, qu’il considère comme étant « un mouvement ambitieux pour la France, engagé pour la croissance et également pour le dialogue social ». Rappelant la nécessité de regagner une indépendance énergétique, il a insisté sur les enjeux de croissance à venir. « Une croissance responsable pour l’emploi, pour l’innovation et pour avoir la capacité de relever les défis que nous avons devant nous, mais aussi pour créer les richesses dont nous avons besoin pour assurer le modèle social auquel nous sommes attachés », a indiqué le messager du président délégué du Medef. Pour cela, il préconise de « travailler à la simplification de notre système, des normes, et des contraintes pour libérer l'entreprise, lever enfin les freins qui limitent les initiatives, l'innovation et aussi le financement ».

Patrick Martin veut un dialogue social « positif et constructif », qui « doit nous permettre d'être acteurs, d'apporter nos solutions plutôt que de se voir imposer des solutions décidées par la puissance publique qui souvent est inadaptée au territoire et également aux différents secteurs de la communauté », il compte donc lui « donner un nouveau souffle ». Un des atouts de Patrick Martin, selon Samuel Tual est son expérience et sa fermeté. « Il connait parfaitement le Medef, ses forces, mais aussi les améliorations qu’il faut lui porter. Il connaît aussi parfaitement les interlocuteurs politiques avec lesquels il faut discuter, et ceux des partenaires sociaux, cela lui permettra d’être efficace dès le lendemain de l’élection ».

La bataille entre les quatre candidats est belle et bien lancée, chacun d’entre eux comptant profiter de chaque intervention pour montrer qu’il est le plus légitime. Le verdict pour connaître le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux tombera le jeudi 6 juillet prochain.

Mode d’emploi de l’élection du président du Medef

La campagne pour la présidence du Medef s’est ouverte le 6 mars et doit durer jusqu’au 6 juillet. La liste définitive des candidats sera communiquée le 5 mai, date à laquelle ils devront avoir recueilli 150 parrainages. Le vote se déroulera le mardi 6 juillet prochain, par voie électronique, sur le lieu de réunion de l'Assemblée électorale ou à distance. Les votants sont le président, les 200 membres du Conseil exécutif, mais aussi 1 100 délégués représentant à 60 % les organisations professionnelles adhérentes et à 40 % les organisations territoriales du Medef.

Pour qu’un candidat soit élu au premier tour, il devra obtenir la majorité absolue des voix aux suffrages exprimés, et que le quorum soit de deux tiers du corps électorale. Sinon, un second tour sera organisé dans la foulée entre les deux candidats qui ont recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.

Le nouveau président prend ensuite ses fonctions au plus tard deux mois après son élection.

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