Après un nombre record au 1er décembre de 72 836 prisonniers, et un léger fléchissement au 1er janvier, avec 72 173 personnes incarcérées, ce dernier repart à la hausse. Au 1er février, les établissements pénitentiaires français enregistraient 72 294 détenus pour 60 662 places disponibles, soit une densité carcérale globale de 119,2 %, contre 115,3% il y a un an, selon les statistiques du ministère de la Justice.
Jusqu’à 200 % de taux d’occupation
Ce taux d'occupation atteint les 141% dans les maisons d'arrêt où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, encore présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Quarante-huit prisons affichent une densité supérieure à 150 % et cinq établissements (dont 229,6% à Fresnes, 211,4% à Bordeaux-Gradignan et 214,1% à Carcassonne) dépassent même les 200 %.
Près de 15 000 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les établissements pénitentiaires. Conséquence, 2 036 détenus dorment sur des matelas à même le sol. Au total, 87 507 personnes étaient placées sous écrou au 1er février, un nombre également en hausse par rapport au mois précédent. Parmi elles, on compte 15 213 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique (14 489) ou d'un placement à l'extérieur (724). Le nombre de femmes écrouées (3,6% de la population carcérale totale) et celui de mineurs (0,8 %) restent stables.
Surpopulation : la France déjà condamnée
Pour rappel, il y a trois ans, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la France pour la surpopulation chronique de ses prisons. En réaction, le Gouvernement a décidé la construction de nouvelles places de prison et l'extension de la libération sous contrainte, qui permet depuis le 1er janvier la remise en liberté anticipée de détenus condamnés à une peine inférieure à deux ans d'emprisonnement et à qui il reste moins de trois mois à purger.