Les universités d'été du Medef, rebaptisées “REF”, sont organisées à l’hippodrome de Longchamp les 28 et 29 août. Pour sa cinquième édition, la “Rencontre des entrepreneurs de France” regroupe quelque 150 intervenants et 30 conférences. Plus de 10 000 personnes sont attendues sur les deux jours.
Traditionnellement, c’est le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) qui ouvre le bal de deux jours de débats et d'échanges, lors d’une séance d’ouverture où tout le gratin des patrons présent s’y presse. Mais cette année, c’est rien de moins que le président de la République qui a ouvert cette édition, une première.
“J’ai besoin de vous ”
Lors de cette expression inaugurale, Emmanuel Macron a tenu à réitérer le soutien du Gouvernement au monde de l’entreprise, en posant un constat clair sur l’état du monde de 2023.
Dans le moment que nous vivons, nous sommes convaincus que l’unité doit prévaloir. La guerre est là en Europe, les coups d'État se multiplient en Afrique, la tension sino-américaine accroît ces troubles, l’accélération des changements technologiques et le dérèglement climatique bousculent notre quotidien. Toutes ces transformations nous imposent de travailler de manière unie pour avoir un modèle productif conquérant, en France, pour financer notre modèle social.
- Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son intervention en visioconférence à la plénière d'ouverture de la REF 2023.
Dans cette idée d’unité avec le monde patronal et entrepreneurial, Emmanuel Macron a listé ces priorités :
J’ai besoin de vous pour gagner la bataille du plein-emploi. Nous allons ensemble continuer les transformations en cours. Notre pays a besoin de gagner cette bataille c’est clé, pour revitaliser notre territoire et avoir une France plus forte et souveraine”, a déclaré le président de la République, avant d’appeler à “la confiance et au dialogue social et à l’unité.
“Faire entendre notre voix”
C’est sur le titre Don’t stop me now de Queen que le tout nouveau président du Medef, Patrick Martin, est arrivé sur scène, sous le tonnerre d'applaudissements des milliers de patrons venus l’écouter. “Ce titre, c’est un appel à la vitalité, à ne pas s'arrêter en si bon chemin, à l'action”, explique l'intéressé, avant de commencer une ode au Medef, à l’entreprenariat et au patronat :
Notre force, c’est la diversité des secteurs et des entreprises que représentons, la diversité dans l’unité. [...] Nos doctrines se doivent d’être étayées pour faire entendre notre voix et partager nos convictions.
Il souhaite par ailleurs lancer une mobilisation générale dans les entreprises pour mieux accompagner les chômeurs vers l’emploi et la formation.
Nous serons également au rendez-vous de l’emploi des séniors, nous avons besoin d’eux.
- Patrick Martin, président du Medef
Pas de hausse d'impôt prévue
Venue défendre son bilan en tant que Première ministre, mais aussi de ministre du Travail lors du précédent quinquennat d’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne tient avant tout à rassurer les patrons. Depuis quelques jours, l’hypothèse d’une hausse des impôts pour boucler le budget 2024 enfle. La Première ministre a donc tenu à s’expliquer :
Nous sommes dans un monde multi-crises qui bouscule nos certitudes et qui nous impose de défendre notre modèle démocratique et social. Et dans ce contexte, il n’est pas question de taxer davantage.
Pour la quatrième fois, la France a été désignée comme pays le plus attractif en Europe et depuis 2017 :
Depuis 2017, notre croissance cumulée est supérieure à celle de l'Allemagne, de l'Italie ou de l'Espagne. Notre politique de l'offre s'est traduite par des baisses d'impôts et de charges. Donc, en résumé, cette politique économique, elle marche et ça n'est donc pas maintenant que nous allons changer de cap. Il n'y aura pas de hausse d'impôt.
- Annonce de la Première ministre, Elisabeth Borne
Après la séance plénière d'ouverture présidée par Patrick Martin, les discussions et conférences se succéderont au cours de ces deux jours. Un large éventail de sujets sera abordé, allant de l'intelligence artificielle aux défis démographiques, en passant par la dette et l'économie.