Zones à faibles émissions, voitures électriques, tarification en hausse… Le secteur automobile est en plein bouleversement, après plusieurs années de croissance et de succès. Dans le contexte actuel où les contraintes, notamment environnementales ont pris de l’épaisseur, Cetelem a dernièrement présenté son observatoire de l’automobile 2024. Conduite en partenariat avec la société d’études et de conseil C-Ways et Toluna Harris Interractive, cette enquête a été réalisée en France, au mois de juillet dernier, auprès de 3 000 personnes âgées de 18 à 65 ans, selon la méthode des quotas.
"Cette nouvelle édition de l’Observatoire Cetelem montre que les automobilistes sont dans l’expectative à maints égards, jusqu’à faire preuve de suspicion et de scepticisme. Il appartient à nombre de constructeurs de clarifier leur politique industrielle et commerciale, ainsi que leur communication, afin de ne pas subir définitivement une concurrence qui a souvent un temps d’avance sur la question électrique. De même qu’il revient aux Pouvoirs publics d’adopter une ligne claire et stable, sans atermoiement, pour faciliter la transition énergétique du monde automobile", a déclaré Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.
Les ZFE injustes ?
L’Observatoire Cetelem a tout d’abord révélé la confusion et le scepticisme des Français par rapport aux zones à faibles émissions (ZFE) et aux réglementations. En effet, 85 % des interrogés estiment que les ZFE portent une injustice. Ils sont d’ailleurs 50 % à indiquer qu’ils persisteront à circuler dans ces zones au volant de leur véhicule banni. Aussi, 75 % des répondants ont assuré que le calendrier de mise en place est trop resserré.
Avec le durcissement des réglementations, l’Observatoire Cetelem de l’Automobile s’est interrogé sur la possibilité d’un monde sans voiture. Or, seulement 29 % des Français ont estimé que la place de l’automobile sera moins importante demain qu’aujourd’hui. Plus de 70 % des interrogés pensent plutôt que le progrès technologique fera émerger une voiture plus vertueuse. Cependant pour six répondants sur dix, cette évolution n’est pas le véhicule électrique, qui selon eux ne remplacera pas complètement la voiture thermique.
Les aides des Pouvoirs publics indispensables, mais confuses
Pourtant, les véhicules électriques ont atteint 20 % des intentions d’achat en France, un chiffre en augmentation, mais qui reste trop faible. "Comme toujours, le blocage est d’abord économique. Pour plus de la moitié des personnes interrogées, le prix d’un véhicule électrique est trop élevé", a souligné Cetelem. L’autonomie de celui-ci, trop limitée par rapport aux besoins des utilisateurs, est la deuxième crainte chez les Français, à 42 %.
Au-delà de son coût d’achat qui est élevé, les modèles électriques sont également confrontés à l’augmentation du prix de l’électricité. Ainsi, trois quarts des automobilistes imaginent un usage plus cher que celui d’un véhicule doté d’une motorisation traditionnelle.
Enfin, l’enquête a révélé que pour passer d’un véhicule thermique à l’électrique, huit personnes interrogées sur dix ont jugé indispensable le versement d’aides par les Pouvoirs publics. Cependant, 80 % d’entre eux ont dénoncé qu’elles étaient trop confuses, souvent d’un point de vue administratif.