Marc Guillaume, préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, et Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, ont dernièrement signé le protocole d’accord en vue de l’utilisation future de l’immeubleNiemeyer, situé près de la Basilique Cathédrale de Saint-Denis (93). Dans le cadre du plan « France Relance », cet édifice architectural fera l’objet d’une réhabilitationcomplète, et accueillera les services de l’Etat. L'immeuble était occupé par le passé par le journal L’Humanité.
Cet engagement réciproque entre l’État et la commune de Saint-Denis permettra donc aux collectivités territoriales de Seine-Saint-Denis de proposer un accès ponctuel au bâtiment. Cet immeuble, propriété de l’Etat, classé monumenthistorique, sera utilisé pour des activités de valorisations du patrimoine, organisées en faveur des habitants du territoire et des visiteurs du patrimoine dionysien.
Livraison prévue en 2025
En effet, les équipes de la Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS) s’installeront en 2025 dans ces locaux d’une capacité de 500 personnes, année de livraison du projet. Cette rénovation intégrale a également un fort objectifpatrimonial au profit de la commune de Saint-Denis, comme des collectivités de la Seine-Saint Denis. Le plan de rénovation du bâtiment débutera dès le début de l’année 2023, avec un axe déclaré de rénovation énergétique.
Ce projet devrait pouvoir donner une seconde jeunesse à l’ancien siège de L’Humanité et lui permettre de poursuivre son parcours domanial. De ce projet ambitieux naît un réel défi : adapter l’immeuble aux nouvelles exigences de performances énergétiques et environnementales, tout en prenant la mesure de la portée patrimoniale et mémorielle de l’édifice », a ainsi commenté Marc Guillaume.
40 millions pour revaloriser le territoire de Saint-Denis
L’opération va ainsi chercher à réduire les consommations énergétiques et maîtriser l’empreinte carbone du bâtiment, tout en assurant un confort hygrothermique des locaux en toute saison. Les travaux impliquent une réfection de l’ensemble des façades et de la toiture. Une rénovation intégrale des espaces intérieurs, des équipements techniques et une mise aux normes et mise en accessibilité du bâtiment sont également prévues. Enfin, l’optimisation des performances énergétiques et environnementales du bâtiment, dans le respect des éléments inscrits et de l’œuvre d’Oscar Niemeyer, sera réalisée. La façade en verre extérieur collé (VEC) sera remplacée à l’identique, sous le contrôle scientifique de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Le projet va aussi permettre de redynamiser le centre-ville de Saint-Denis, comme l’explique le préfet.
Financé à hauteur de 40 millions d’euros par le plan France Relance, le projet de réhabilitation a été conçu de manière à respecter l’ensemble des composantes urbaines, techniques, constructives et décoratives dans le respect de ses caractéristiques architecturales. La réhabilitation de cet édifice historique va considérablement contribuer à la revalorisation urbaine du cœur de Saint-Denis. Ce projet va permettre de redynamiser le centre-ville en cours de requalification urbaine, de favoriser le développement des commerces de proximité et de l’économie résidentielle ».
Un bâtiment historique, siège de L’Humanité
« Le protocole d’accord signé ce jour entre l’État et la commune de Saint-Denis permettra de rendre accessible cette œuvre culturelle majeure du XXe siècle aux habitants du territoire et des visiteurs du patrimoine dionysien », a également déclaré Marc Guillaume, renvoyant à l’importance du patrimoine de l’immeuble. Réalisé par l’architecte brésilien OscarNiemeyer, cet édifice emblématique du mouvement moderne à Paris, dont les façades et toitures terrasses ont été inscrites Monument Historique (MH) en 2007, a été acquis par l’État en 2009.
Le directeur du journal L’Humanité, Roland Leroy, avait passé commande à l’architecte lors du déménagement du titre de presse à Saint-Denis en 1985. Après un premier projet soumis en 1987, l’immeuble vit le jour en 1989, après deux ans de travaux, avec cette caractéristique qu’on retrouve dans l’art du Brésilien : des façades habillées d’éléments préfabriqués en béton ou en verre, très présentes à Rio ou Brasilia. Plus de trente ans plus tard, à Saint-Denis, l’immeuble Niemeyer va vivre une seconde vie.
