Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a déclaré dans une interview à BFMTV-RMC que près de 300 jeunes filles s'étaient présentées à l'école en abaya hier, jour de rentrée. La grande majorité d'entre elles ont respecté l'interdiction et ont retiré l'abaya, mais 67 élèves ont refusé de le faire et sont rentrées chez elles.
"Dans les prochains jours, elles reviendront parce qu'elles doivent être scolarisées, et on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas, sinon il y aura un nouveau dialogue", a poursuivi le ministre de l'Education nationale, précisant qu'il s'agissait essentiellement de lycéennes de seconde.
"On leur a également remis une lettre à destination de leurs familles pour expliquer que la laïcité n'est pas une contrainte, c'est une liberté", a-t-il ajouté. "Leur expliquer que l'école ne stigmatise personne, que leur enfant a sa place dans l'école de la République et que, pour que chacun puisse avoir sa place dans l'école de la République, il faut que les règles soient appliquées et notamment les règles de la laïcité".
Un examen par le Conseil d'État à 15 heures
La semaine dernière, le Gouvernement a annoncé l'interdiction de l'abaya et du qamis, des vêtements longs portés par les femmes et les hommes respectivement, dans les établissements scolaires en France. Cette décision, qui a suscité des débats en raison de son caractère religieux, a fait l'objet d'une demande de référé-liberté devant le Conseil d'État.
L'association Action Droits des Musulmans (ADM) a déposé cette requête vendredi afin d'obtenir la suspension de cette interdiction. L'examen de cette demande est prévu pour ce mardi à 15 heures.