L'entreprise de livraison de repas Take Eat Easy, aujourd'hui en faillite, est de nouveau au centre de l'attention du tribunal correctionnel de Paris. Le procès concerne des accusations de "travail dissimulé" visant les livreurs de l'entreprise, en France, entre 2014 et 2016.
Au cours du procès, la présidente du tribunal a évoqué les contraintes pesant sur les livreurs à vélo. Parmi celles-ci, on trouve des pratiques, telles que l'acceptation de commandes sans connaissance préalable du lieu de livraison et l'existence d'un système de sanctions, allant jusqu'à l'exclusion de la plateforme, qui pouvaient être imposées aux livreurs.
Ces contraintes sont en contradiction avec le statut d'auto-entrepreneur dont bénéficiaient les quelque 3 000 livreurs de la société qui travaillaient dans plusieurs villes françaises, dont Paris, Bordeaux, Rennes, Lyon, Lille, Nantes, Toulouse et Strasbourg.
Une subordination entre les livreurs et la société
Le tribunal s’est penché sur la question du lien de subordination entre les livreurs et la société, un point essentiel dans les accusations de "travail dissimulé". Un des livreurs, Daniel D, a témoigné que, pendant leurs livraisons, ils étaient surveillés par des responsables coursiers qui s'assuraient que les livreurs portaient les vêtements Take Eat Easy. Daniel D avait déjà obtenu la reconnaissance d'un lien de salariat avec la société devant les Prud'hommes.
L'ancien patron de Take Eat Easy, Adrien Roose, a déclaré qu'il n'était pas au courant de la plupart des mesures de contrôle mises en place pour les livreurs. Il a attribué ces pratiques aux responsables locaux de la société, affirmant s'être principalement concentré sur la recherche de financements auprès d'investisseurs. Ce procès soulève des questions importantes concernant les conditions de travail des livreurs indépendants dans le secteur de la livraison de repas à domicile.