Après une bonne année 2022, le marché locatif des bureaux d’Île-de-France a subi un net ralentissement depuis le début de 2023, d’après un bilan récemment publié par le groupe Knight Frank. « 388 600 m² ont été commercialisés en Île-de-France au 1er trimestre 2023, soit une baisse de 30 % par rapport à la même période l’an passé et de 26 % par rapport à la moyenne décennale d’un 1er trimestre », a annoncé Guillaume Raquillet, directeur de l’agence bureaux chez Knight Frank France.
Le recul de l’activité locative a concerné l’ensemble des créneaux de surfaces au 1er trimestre 2023, avec une chute de 20 % sur un an des commercialisations de bureaux de moins de 1 000 m², de 13 % de ceux compris entre 1 000 et 5 000 m² et surtout de 65 % de ceux supérieurs à 5 000 m². « Alors que les grandes prises à bail avaient contribué l’an passé à la belle performance du marché francilien, ce sont elles qui ont le plus fait défaut au début de 2023 », a précisé Guillaume Raquillet.
Un taux de vacance au plus haut depuis 1997
Après avoir atteint un niveau historiquement élevé à la fin du 4e trimestre 2022, le volume de l’offre immédiate a continué de progresser lors des trois premiers mois de 2023. Ainsi, 4,38 millions de m² de bureaux sont désormais disponibles en Île-de-France, soit une hausse de 9 % par rapport à la même période l’an passé et de 2 % par rapport au 4 e trimestre 2022. Le taux de vacance a ainsi atteint son niveau le plus haut depuis 1997.
« L’écart entre Paris et le reste de la région s’est une nouvelle fois creusé au 1er trimestre 2023. Le volume de l’offre disponible continue en effet de reculer dans la capitale, avec une baisse de 5 % en un trimestre et de près de 10 % en un an. Le taux de vacance y est désormais de 3,7 % et même de 2,6 % dans le quartier central des affaires, où la demande a faibli mais où aucun grand projet disponible n’a été livré depuis janvier » a expliqué Guillaume Raquillet.
« Rendre les bâtiments transformables dès leur conception »
D’après Knight Frank, les contrastes entre Paris et sa périphérie ne s’atténueront probablement pas dans les prochains mois, « même si 2023 offrira un répit temporaire en matière de nouveaux développements ». Ainsi, les livraisons de bureaux neufs-restructurés devraient totaliser 760 000 m² sur l’ensemble de 2023 en Île-de-France en baisse de 200 000 m² par rapport à 2022 et loin derrière le pic de 1,2 million de mètres carrés de 2021. Toutefois, l’étude a indiqué que près des deux tiers des nouveaux mètres carrés attendus cette année sont encore disponibles, s’ajoutant aux 420 000 m² achevés l’an passé et encore proposés à la location. « La vacance s’annonce donc durablement élevée en périphérie, d’autant que 2024 verra de nouveau les livraisons repartir très nettement à la hausse avec 765 000 m² de bureaux attendus en Ile-de-France, hors Paris dont 61 % sont encore disponibles », a écrit Knight Frank.
Dans ce contexte, le sujet des « friches tertiaires » « sera de moins en moins tabou et les changements d’usages s’accélèreront », même si certaines contraintes afférentes à « la transformation persistent et soulignent la pertinence de rendre les bâtiments transformables dès leur conception ».