La “colonne vertébrale” du réseau de transport en commun entre le nord et le sud de l’Île-de-France va connaître de profonds changements. La ligne B du RER, qui est la deuxième ligne la plus fréquentée en Europe, accueille quotidiennement plus d'un million de voyageurs. De même, la ligne D du RER, avec environ 650 000 voyageurs par jour, est une ligne très fréquentée du réseau de transport en commun en Île-de-France. Ensemble, elles représentent environ 30 % du trafic total cumulé des trains Transilien et RER dans la région francilienne.
Au cours de la dernière décennie, la fréquentation de ces deux lignes a augmenté de près de 3 % par an, témoignant de la forte demande de transports en commun dans la région. “Ces lignes souffrent d'équipements vieillissants, qui ne permettent plus de répondre à l’augmentation du trafic”, juge Matthieu Chabanel, président directeur général de SNCF Réseau.
Améliorer la ponctualité et la circulation
Un grand plan d'investissement visant à améliorer sensiblement la qualité des services proposés aux Franciliens, sur le RER B et D, vient donc d’être signé. Île-de-France Mobilités (IDFM) a ainsi commandé des trains “neufs, confortables et performants”, à savoir le MI20 sur le RER B et le RER NG sur la ligne D.
Le Conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités a approuvé ce projet, lors de sa séance de jeudi dernier. Il aura pour nom “NExTEO”. “Son déploiement est une étape essentielle pour optimiser au maximum les infrastructures ferroviaires existantes, ce qui est nécessaire pour faire face à la croissance constante de la fréquentation”, explique ainsi Christophe Fanichet, président-directeur général de SNCF Voyageurs. Un dispositif complet de signalisation et de contrôle des circulations sera mis en place, afin d’être plus performant que le système actuel. Il vise à améliorer la fluidité du trafic ferroviaire, en particulier dans le tunnel partagé par les lignes B et D du RER entre les stations Châtelet et Gare du Nord.
La mise en place de ce nouveau dispositif devrait également entraîner une amélioration de la ponctualité des trains, avec un gain estimé à environ 3 à 4 points sur les lignes B et D du RER. “NExTEO va révolutionner le système d’exploitation des RER B et D, en permettant un gain de ponctualité massif, afin de dépasser la barre des 90 %. Nous devons mettre en place des réponses rapides, qui nous permettront de gagner un point de ponctualité par an d’ici 2030”, a lancé Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et d’IDFM. Cette dernière a aussi annoncé que l’entreprise Alstom est pressentie comme titulaire de la mise en œuvre de NExTEO.
Mise en service complète en 2033
Ce projet fait partie du grand plan d’investissement pour les RER B & D lancé par Valérie Pécresse, avec le soutien de l’Etat, afin d’améliorer la qualité de service au bénéfice des voyageurs d’Île-de-France. “Notre projet, c’est de faire sur ces deux lignes ce que nous avons réussi à faire sur le RER A, c’est-à-dire rendre ces deux lignes plus agréables et vivables pour tous”, s’avance Marc Guillaume, préfet de la région d'Île-de-France, préfet de Paris. Un rapport permettant de dresser le bilan des actions déjà réalisées et de prioriser les actions à mener sera rendu d’ici peu.
Le plan d'investissement devrait coûter 970 millions d'euros, pour financer la "partie sol NExTEO". La Région y contribue à hauteur de 70 %, tandis que l'État en finance 30 %, avec une participation des opérateurs à hauteur de 35 millions d'euros. La "partie bord NExTEO", d'un montant de 239 millions d'euros, est financée par IDFM.
Ce projet est donc particulièrement important quand on le compare à d’autres modes de transport, c’est le sens de l’exemple donné par Matthieu Chabanel. “Si l’on compare aux chiffres autoroutiers, le RER B et D, c’est l’équivalent de trois fois les autoroutes A1 et A6. Cela signifie que si l’on devait les remplacer, comme nous le faisons avec ces RER, il faudrait une autoroute de deux fois neuf voix, avec un échangeur central à Châtelet”.
La mise en service est prévue, au plus tard, en 2031 pour le déploiement dans le tunnel entre Châtelet et Gare du Nord, puis en 2033 pour l'ensemble du périmètre.