La Confédération nationale des buralistes de France (CNBF) s’est dernièrement vue infliger une amende de 750 000 euros par l’Autorité de la concurrence. Cette sanction, trouvée "sévère et injuste" par l’organisation, est due à "des pratiques d’entente", remontant à 2016 dans "la distribution des jeux de hasard".
"Ces pratiques ont consisté à organiser des opérations de boycott afin de faire obstacle à l'ouverture de points de distribution alternatifs des jeux de hasard, prévue dans le cadre d'un partenariat entre la Française des Jeux (FDJ) et la société Réseau Fleuri", soit des fleuristes sous enseigne Florajet, a récemment indiqué dans un communiqué l'Autorité.
Un partenariat avec des fleuristes qui interrogent
Le gendarme de la concurrence a précisé que, depuis 2013, la FDJ a "commencé à développer des relations contractuelles avec la société de télétransmission florale Réseau Fleuri", soit un total de 7 500 artisans fleuristes, autorisant ainsi la vente en ligne d'un bouquet baptisé "Bouquet Chance", accompagné de jeux à gratter.
Un partenariat plus large a ensuite été conclu fin 2015 entre les deux entités, "permettant aux fleuristes du réseau Florajet de distribuer certains jeux à gratter et jeux de tirage" comme des grilles du Loto, des jeux EuroMillions et Keno, est-il détaillé. Cet agrément pour la Française des Jeux de points de vente extérieurs au réseau des buralistes avait "suscité un vif mécontentement" de la part de ces derniers, a poursuivi l'Autorité de la concurrence.
La CNBF prend acte de la sanction
"Considérant que l'affaire Florajet nécessitait en retour une action très dure contre la FDJ et qu'il fallait planter leur nouveau jeu qui sort courant septembre", la Confédération des buralistes de France "a alors engagé et organisé des opérations de boycott de la validation des jeux de la FDJ, opérations relayées au niveau local par des fédérations régionales et chambres syndicales de buralistes", a précisé le communiqué.
"En s'attachant à évincer de potentiels concurrents des buralistes, la CNBF est sortie des limites de son activité syndicale légitime en intervenant sur le marché", estime l'Autorité de la concurrence, qui évoque un "comportement d'une particulière gravité".
Interrogé par l'AFP, le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, a dit "prendre acte" de cette sanction : "je ne conteste pas une décision de justice" mais "je suis amer, je la trouve sévère". Il a également affirmé "s'interroger sur l'opportunité, dans le cadre de la protection des populations vulnérables et des jeunes joueurs, de voir fleurir des offres de jeu un peu partout".