François Bayrou, président du Mouvement Démocrate et maire de Pau, Édouard Philippe, président du parti Horizons et maire du Havre, Stéphane Sejourné, secrétaire général de Renaissance et président du groupe Renew Europe et la Première ministre Élisabeth Borne, se sont réunis en clôture des universités d’été du groupe Renaissance.
Le modèle français, un système “unique au monde”
François Bayrou a eu un mot de soutien et de solidarité de pour Israël, victime, la veille, de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas. “Ce qui est atteint, c'est l'idée même de l'existence d'Israël”, a-t-il dénoncé, rappelant que c’est sur les principes de souveraineté territoriale et d’intangibilité des frontières que s’est construite la paix du monde depuis 1945. Face à ce qu’il nomme une “débâcle”, le président du Modem a affirmé que la France a des responsabilités, en ce qu’elle porte les voix de ses représentants et de ceux de l‘Europe.
Pour François Bayrou, le modèle français, dont certains se questionnent toujours sur la viabilité de son avenir, est unique, notamment parce qu’il est fondé sur le principe de solidarité, à tous les âges de la vie de ses concitoyens. “Nous avons construit un système unique dans le monde et nous croyons et affirmons que ce système a de l'avenir.” Un modèle français qui n’a pas “d’autre arme que la construction d'une Union européenne solide, inventive, déterminée”, défend-il. Un message fort que la France portera lors des élections européennes à venir.
“Nous souhaitons dire fermement et sincèrement notre solidarité et notre émotion avec les victimes de ces actes et avec leurs familles. Nous condamnons fermement ces attaques terribles”, a ensuite ajouté Édouard Philippe. Pour le maire du Havre, cette attaque ne relève pas seulement d'un acte terroriste mais bien d'un acte de guerre. “La guerre est là, en Ukraine, aux portes de l'Europe, en Israël, au bord de la Méditerranée, en Arménie chez nos alliés, au Sahel. Elle est là et elle ne va pas cesser”, a-t-il observé.
Renforcer notre politique de puissance
Citant Montaigne, qui disait que “la plus grande chose du monde, c'est de savoir être à soi”, Édouard Philippe a défendu l’idée de la souveraineté individuelle et de la capacité des États à maîtriser leur destin. Ainsi, pour pouvoir faire face à la situation actuelle, il estime nécessaire de développer une doctrine de puissance en France, “pour défendre ce que nous sommes, ce que nous voulons être, et nous en donner les moyens”, a-t-il déclaré. Il s’est, par la même occasion, félicité des moyens consacrés par le Président de la République et les majorités successives dans les instruments de liberté.
“Nous devons, en matière de puissance, poursuivre l'effort qui a été engagé. Il est indispensable”.
Selon l’ancien Premier ministre, cette politique française de puissance implique la prospérité, parce qu’être fort nécessite d’être prospère, donc de maîtriser les budgets, de réindustrialiser et de créer des richesses qui permettent de soutenir une politique de puissance.
Enfin, il a affirmé que celle-ci est intimement liée à la construction d’une Europe souveraine et puissante, d’“une Europe qui considère que la défense de ses intérêts futurs est plus importante que la défense de son confort immédiat ”. Édouard Philippe a rappelé que, face au contexte géopolitique complexe que la France et l’Europe traversent, il faut être conscients de la tension qui existe entre la part lumineuse et la part sombre du monde. “C'est un combat ancien, c'est un combat majeur, c'est un combat éternel”, a conclu l’ancien Premier ministre.
Conforter l’unité et le dépassement politique aux prochaines élections
Le fil conducteur de ce campus Renaissance était donc l’Europe, fondée sur la démocratie, le droit, l’Europe capable de s'imposer dans un monde de plus en plus instable. Mais derrière la question de l’Europe souhaitée par la France, réside en réalité la question de la société que celle-ci souhaite pérenniser. Une société de libertés, de droits, de pluralisme, une société de progrès, qui crée son avenir, fidèle à ses valeurs démocratiques.
A l’approche des élections européennes, le combat de Renaissance est d’ailleurs de barrer la route au populisme. “Cette élection est un avertissement dans un continent en guerre. C'est bien la preuve d’un combat entre les héritiers de la démocratie et les nouveaux populistes nationalistes, de gauche comme de droite”, a averti Stéphane Séjourné. Ce dernier a d’ailleurs assuré que Renaissance respectera les engagements pris devant les électeurs et mettra tout en œuvre pour conforter l'unité de la majorité présidentielle et poursuivre le dépassement politique qui a permis, par deux fois, de faire gagner le progressisme face au populisme en France. “Défendre avec la même passion, la même sincérité, la même ambition, une certaine idée de la France et de l'Europe, voilà notre feuille de route et notre cap pour les derniers mois”, a-t-il conclu.
Une France forte dans une Europe puissante
Prenant la parole à son tour, la Première ministre a, elle aussi, exprimé sa solidarité envers le peuple israélien : “les Israéliens ont droit à la sécurité. Nous sommes aux côtés des victimes, de leurs familles et de leurs proches”. Cette attaque s’ajoute à la liste des crises que traverse l’Europe : dérèglement climatique, guerre en Ukraine, crise énergétique mais aussi défiance envers la démocratie et violence des débats publics et dans l'espace public.
Dans une telle période, la France, héritière des Lumières, a une responsabilité particulière, celle de toujours suivre le chemin de la paix. “Ces crises nous appellent à la gravité, à la mesure, à la responsabilité, à veiller plus que jamais à garantir l'unité des Français, à refuser plus que jamais la fatalité”, a averti Élisabeth Borne.
La Première ministre défend avec ferveur une France forte, dans une Europe puissante, une France qui prend son destin en main dans une société qui subit le clivage entre les partisans de l'unité et ceux qui “s'accommodent de la brutalisation de notre société”. Face à la confrontation et à l'embrasement que recherchent les extrêmes, Élisabeth Borne l’assure, la France a uneresponsabilité historique, celle de “défendre la République, défendre nos valeurs, défendre notre souveraineté et toujours défendre la paix.”
La France, comme toutes les nations européennes, tire sa force de l’unité au sein de l'Union européenne, qui défend les intérêts de ses membres et leur apporte stabilité, force et paix. Lors des prochaines élections, la France défendra une Europe souveraine et solidaire, tournée vers les Européens. “Le 9 juin, avec nos amis de la majorité, avec tous ceux qui voudront nous rejoindre autour d'une vision commune, nous serons le seul bulletin pro-européen sur la table. Portons haut et fort les succès, les projets et les valeurs de l'Europe”, a conclu Élisabeth Borne.