AccueilActualitéRégion Île-de-France & Grand ParisUne nouvelle vie pour les suppléants des députés promus ministres

Une nouvelle vie pour les suppléants des députés promus ministres

Avec le remaniement du Gouvernement le 20 juillet dernier, les suppléants des députés promus ministres ont vu leur vie "chamboulée".
La nomination de six députés au Gouvernement Borne III, le 20 juillet dernier, a entraîné par ricochet leur remplacement à l'Assemblée nationale par leurs suppléants.
© Shutterstock - La nomination de six députés au Gouvernement Borne III, le 20 juillet dernier, a entraîné par ricochet leur remplacement à l'Assemblée nationale par leurs suppléants.

ActualitéRégion Île-de-France & Grand Paris Publié le , Maxime Monniotte avec l'AFP

La nomination de six députés au GouvernementBorne III, le 20 juillet dernier, a entraîné par ricochet leur remplacement à l'Assemblée nationale par leurs suppléants, des réservistes rarement sollicités, mais contraints quand ils sont appelés de réorganiser à l’improviste leurs vies professionnelle et familiale.

C’est notamment le cas pour Laurent Leclercq, qui a récemment avoué que sa femme l’avait trouvé un peu pâle la veille du remaniement, à la suite d’un appel du nouveau ministre des Outre-mer, Philippe Vigier, pour lui annoncer sa possible nomination.

"Quand je l'ai expliqué à ma femme, on s'est retrouvés à deux à êtrepas bien", plaisante le cadre agricole de 52 ans, qui reconnait qu’il se doutait qu'un jour ou l'autre le député d'Eure-et-Loir pourrait "monter". Mais "on a beau être suppléant, le jour où ça arrive, c'est une énorme surprise", a-t-il avoué.

Pour Philippe Frei, cadre de 54 ans chez Enedis et suppléant de la nouvelle ministre déléguée chargée des Personnes handicapées Fadila Khattabi, la surprise a eu lieu le jour du remaniement, alors qu’il déjeunait chez lui avec son fils. Quand son nom apparaît sur le téléphone, "je me suis dit qu'il se passait sans doute quelque chose", se souvient-il. "Je ne m'y attendais pas du tout", a confié celui qui était son suppléant depuis son premier mandat en 2017.

Élection partielle en cas de refus du suppléant

Tout de même, ni Philippe Frei ni Laurent Leclercq n'ont hésité : ils acceptent avec "fierté", "l'honneur" de siéger à l'Assemblée nationale. C’est également le cas de Didier Parakian, qui était le suppléant de Sabrina Agresti-Roubache, nommée secrétaire d'État chargée de la Ville.

En cas de refus de siéger d'un suppléant, une élection partielle doit être organisée. Un scénario à éviter pour le camp présidentiel, peu enclin à risquer un siège à l'Assemblée, où il ne dispose que d'une majorité relative. Selon un cadre macroniste, c'est d'ailleurs le refus de sa suppléante de le remplacer qui a pu faire obstacle à la promotion du député Renaissance Jean-René Cazeneuve, preuve "que le choix du suppléant est stratégique".

Ces "jokers", élus en même temps que leurs députés, n'ont pas de véritable statut. Le code électoral se limite à préciser les cas où ils sont appelés à les remplacer : décès, nomination au Gouvernement ou au Conseil constitutionnel, ou encore prolongation au-delà de six mois d'une mission temporaire confiée par le Gouvernement. Autrement, leur rôle se cantonne le plus souvent à quelques remplacements lors de cérémonies ou réunions en circonscription.

Début des subtilités fin août au Palais Bourbon

Passé l'effet de surprise, les suppléants des nouveaux ministres n'ont pas tardé à s'activer. En attendant de prendre leurs nouvelles fonctions, fin août, et avant de plonger dans les subtilités du Palais Bourbon, il s'agit surtout de s'organiser. "Au niveau de la vie de famille c'est compliqué, j'ai des enfants en bas âge", a expliqué Laurent Leclercq. Philippe Frei, père d'enfants de 17 et 13 ans, a admis, de son côté : "C'est un bouleversement dans notre quotidien". Quant à Didier Parakian, il a déjà anticipé son planning : "Je vais être trois jours par semaine à Paris, ça va un peu chambouler ma vie familiale".

Le non-cumul des mandats oblige d’ailleurs Didier Parakian à renoncer à son rôle de 8e vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Laurent Leclercq devra se faire remplacer dans ses fonctions de maire d'un village et de vice-président de sa communauté de communes. Quant à son employeur, dans le secteur agricole, "il aimerait que je continue à travailler un jour par semaine, au moins les premiers temps". Il a ainsi déclaré : "Il faut organiser tout ça, c'est un gros bouleversement".

Philippe Frei n'a pas tardé non plus à contacter son entreprise, avec qui une solution se profile : ce "sera une suspension du contrat de travail" via un congé sans solde, "avec la possibilité de revenir à l'issue de la durée du mandat, soit dans mon poste soit à un poste équivalent". Puisqu’en effet, il faut aussi penser au retour, qui peut être lui aussi soudain : si les députés nommés au Gouvernement en sortent, ils pourront retrouver leur siège un mois après la fin de leurs fonctions ministérielles.

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