"Un succès collectif" : le gouverneur de la Banque de FranceFrançois Villeroy de Galhau s'est félicité, jeudi 20 juillet de l'attractivité "spectaculaire" de la place financière parisienne depuis le Brexit, un phénomène qui a contribué à soutenir l'excédent commercial français sur les échanges de services en 2022.
"Le succès de Paris post-Brexit est spectaculaire et s'accélère sur la période récente", a-t-il déclaré, à l’occasion de la présentation d’un rapport de la Banque de France sur les échanges commerciaux de biens et de services avec l’étranger en 2022.
Augmentation des effectifs des banques internationales à Paris
"La plupart des grandes banques internationales ont augmenté de plusieurs centaines leurs effectifs à Paris", a déclaré le gouverneur. "Il y a un élément de succès collectif et nous ne sommes pas au bout de cette dynamique", a-t-il ajouté. Selon lui, plusieurs facteurs expliquent l'attractivité accrue de Paris, notamment la présence de nombreux régulateurs (EBA, ACPR, ESMA), le "vaste spectre" d'activités financières proposées dans la capitale française et le fait que la Bourse de Paris soit devenue la "première capitalisation en Europe", devant Londres et Francfort.
Au 30 juin, la valeur des actions des entreprises cotées sur le marché parisien atteignait plus de 3 000 milliards d'euros, contre 2 770 milliards d'euros pour le cœur financier de Londres. Cette estimation ne prend toutefois pas en compte les nombreux domaines où la City conserve sa suprématie, comme le marché des devises, des métaux précieux ou encore des dérivés. Selon sa banque centrale, la France a enregistré un excédent de 10,4 milliards d'euros en 2022 sur les services financiers, après un excédent de 8,8 milliards en 2021.
Un déficit abyssal sur les échanges de biens
Au total, l'excédent français sur les échanges de services a atteint 52 milliards d'euros en 2022, notamment grâce au dynamisme habituel des recettes touristiques et à l'excellente année du transport maritime, a priori plus conjoncturelle. Mais parallèlement, Paris a enregistré un déficit abyssal de 137,3 milliards d'euros sur les échanges de biens, qui s'explique par le coût exorbitant des importations d'énergies fossiles en 2022 alors que les cours mondiaux du gaz et de l'électricité ont explosé.
"Nos résultats sont encore plus asymétriques que d’habitude : médiocres du côté des biens et nettement meilleurs du côté des services", a résumé François Villeroy de Galhau. A horizon 2025, le solde des échanges de biens et services devrait rester très déficitaire malgré un creusement du déficit ralenti depuis le quatrième trimestre 2022, selon les données de la Banque de France.