Les 28 et 29 juin, Corentin S. a diffusé sur Twitter la photo d'un policier, identifié à tort comme l'auteur du coup de feu sur le jeune Nahel, dont la mort lors d'un contrôle routier à Nanterre, le 27 juin, a embrasé, plusieurs nuits consécutives, de nombreuses villes du pays.
L'image était accompagnée d'un texte promettant différentes primes : 550 euros pour une main coupée, 1 200 euros pour les deux mains coupées, 2 000 euros pour la mort du policier.
Le jeune homme, jugé en comparution immédiate après son interpellation jeudi dernier, a également publié des messages appelant à attaquer le centre commercial Créteil Soleil, situé en face du commissariat de police de la ville. Celui-ci a été la cible d'émeutiers en pleine journée le 30 juin, qui s’est soldée par 21 interpellations.
“C'est vrai que je suis allé trop loin”
Lors de l'audience, Corentin S. a exprimé des regrets et dit vouloir réparer ses erreurs. "Je reconnais mes torts, c'est vrai que je suis allé trop loin", a-t-il notamment affirmé au tribunal, indiquant avoir cherché à gagner de l'argent grâce à ses publications.
Le tribunal a suivi les recommandations de la procureure de la République, qui avait déploré une "prise de conscience assez faible" du jeune homme lors de son réquisitoire. L'avocate du policier a dénoncé la déferlante subie par son client depuis la publication des tweets menaçants. "Je dois porter la parole d'un homme qui est terré, dont la vie est sur pause", a expliqué Me Sandra Chirac Kollarik. "C'est un rouleau compresseur qui s'abat sur lui".
Sarah Ikkawi, avocate de Corentin S., a par ailleurs demandé au tribunal de "ne pas enfoncer la tête sous l'eau" de son client en l'envoyant en prison. "Vous avez un panel de peines que vous pouvez choisir, plus adaptées à sa situation", avait défendu Me Ikkawi.
Le jeune homme de 19 ans a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, mais aussi à 70 heures de travaux d'intérêt général et plusieurs interdictions, dont celle d'utiliser les réseaux sociaux pendant la durée de son sursis. Il sera écroué à la prison de Fresnes et pourra faire une demande d'aménagement de peine.