Une véritable pionnière. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a souhaité rendre hommage à la première de ses prédécesseuses, Madeleine Braun. Résistante, féministe, antifasciste, députée communiste... Née en 1907 à Paris et morte en 1980 à Saint-Cloud, Madeleine Braun a été la première femme vice-présidente de l’Assemblée nationale. Pour Yaël Braun-Pivet, cette héroïne méritait donc d’être à jamais honorée dans l’hémicycle.
« Il n’y a aucun lien de parenté entre nous », a souligné avec humour la présidente de l’Assemblée nationale dans son discours introductif, précisant qu’il s’agissait plutôt d’une communauté de destin. « Ce fût la première Française, en juillet 1946, à monter au perchoir pour présider une séance à l’Assemblée nationale », a-t-elle précisé.
Une vice-présidente appréciée et respectée
Yaël Braun-Pivet l’a rappelé, aux élections pour l’Assemblée nationale constituante de 1945, Madeleine Braun figure sur la liste communiste, en quatrième position, dans la 6e circonscription de la Seine. Élue à la proportionnelle, elle fait partie des 33 premières femmes membres d’une assemblée parlementaire française. Députée active, elle est réélue à la constituante de 1946, puis à la première Assemblée nationale de la IVe République. Le 14 juin 1956, elle est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante. « Elle sera une vice-présidente appréciée et respectée, quatre fois réélue à cette difficile fonction. Elle présidera toujours avec efficacité et impartialité, en un temps où les polémiques sont vives et où son groupe, à partir de 1947, mène la vie dure au Gouvernement », a relaté Yaël Braun-Pivet, saluant notamment, en tant que femme politique et avocate, sa proposition de loi tendant à faire admettre les femmes à égalité de titre à toutes les fonctions publiques et professions libérales. Cette femme politique est également connue pour avoir pris la défense des républicains espagnols réfugiés en France.
Chargée de lire deux « beaux textes » de Madeleine Braun, l’actrice Sandrine Bonnaire a profité de l’occasion pour partager son sentiment sur cette journée du 8 mars. « Je tiens à dire que tant que la journée de la femme existera, la femme ne sera pas reconnue, et nous devrons continuer à en parler. Il faut que les femmes et les hommes puissent se comprendre, s’entendre. Cette journée de la femme est là depuis si longtemps, ce serait bien de s’en débarrasser », a-t-elle estimé. « Je retiendrai deux engagements majeurs de Madeleine Braun, son antifascisme et son féminisme, deux combats qui se rejoignirent dans la Résistance », a ajouté Yaël Braun-Pivet, avant de dévoiler ladite plaque, en présence de la famille de Madeleine Braun.